La dilatation du col de l’utérus correspond à son ouverture progressive, sous l’effet des contractions et de la pression exercée par le bébé. Il s’agit d’une étape incontournable de l’accouchement par voie basse. Découvrez en détail comment elle se déroule, les signes annonciateurs du début du travail, ainsi que les facteurs pouvant influencer la vitesse de la dilatation.
Qu’est-ce que la dilatation du col de l’utérus ?
La dilatation du col utérin constitue l’une des premières étapes du processus d’accouchement.
Le col utérin correspond à la partie inférieure de l’utérus, celle qui s’ouvre sur le vagin. Chez une femme enceinte, il est fermé, long et tonique. Il protège la cavité utérine. Au moment de l’accouchement par voie basse, le col s’ouvre progressivement pour permettre le passage de bébé. Les professionnels disposent d’un outil efficace pour évaluer le degré de maturation cervicale : le score de Bishop.
Lors d’un toucher vaginal, ils estiment :
- L’ouverture du col ;
- Sa longueur ;
- Sa position dans le bassin ;
- Sa consistance ;
- La hauteur de la tête fœtale.
Les différentes phases de la dilatation du col
Voici des explications simples sur les étapes de la dilatation lors d’un accouchement par voie basse.
La phase de latence
Cette première phase correspond au début du travail. Les contractions deviennent plus régulières, mais leur intensité et leur efficacité restent variables. Cette phase de latence peut durer plusieurs heures, voire plus longtemps, sans que cela soit anormal.
Elle s’étend jusqu’à une dilatation du col d’environ 5 cm. Durant cette période, le col commence à se modifier :
- Il s’assouplit.
- Il se raccourcit progressivement.
- Il s’ouvre lentement.
Un col ouvert à 1 doigt ne permet pas de prédire le moment de l’accouchement. En fin de grossesse, le col peut commencer à s’ouvrir et rester comme cela durant plusieurs jours. Il peut aussi s’agir du tout début du travail.
Un col ouvert à 2 doigts correspond à une dilatation d’environ 3 à 4 cm. À ce stade, l’accouchement n’est pas forcément imminent : la progression peut encore être lente, sur plusieurs heures ou parfois plusieurs jours, notamment lors d’un premier accouchement.
La phase active
La dilatation du col entre dans sa phase active lorsqu’elle est de plus de 5 cm. Elle se poursuit jusqu’à ce que le col soit dilaté à 10 cm. Durant cette période, les douleurs augmentent. Elles deviennent plus importantes et les contractions se rapprochent toutes les 3 à 5 minutes. Elles durent entre 45 et 60 secondes.
Alors, lorsque le col est ouvert à 5 cm, combien de temps reste-t-il avant d’accoucher ? C’est variable d’une femme à l’autre. Lorsqu’un col est ouvert à 5 cm, l’accouchement peut prendre plusieurs heures, surtout lors d’un premier accouchement.
La dilatation complète
La dilatation complète correspond au moment où le col est totalement effacé et ouvert à 10 cm.
Les symptômes d’un col qui s’ouvre et qui s’efface sont les suivants :
- Les contractions sont fortes et efficaces.
- La pression exercée par le bébé sur le bassin est importante et la personne a envie de pousser.
Ces signes d’un accouchement proche annoncent ainsi le début de la phase d’expulsion.
Est-ce que la dilatation du col fait mal ?
💡 La dilatation et l’effacement du col sont dus à des contractions utérines. Elles provoquent souvent des douleurs au niveau du bas ventre. Elles irradient parfois dans le dos ou les cuisses.
Au fur et à mesure que la phase de travail avance, elles deviennent, en général, de plus en plus fortes. Mais la douleur reste variable d’une personne à l’autre.
L’anesthésiste peut proposer une péridurale si la personne en exprime le souhait. Elle est généralement proposée lorsque le travail est déjà bien avancé, lorsque le col est dilaté entre 3 et 5 cm. Elle soulage la douleur des contractions, mais elle ne stoppe pas le travail.
Comment savoir que la dilation a commencé ?
Découvrez comment reconnaître les contractions de début de travail.
Le comptage des contractions
Les signes du début de travail sont parfois difficiles à évaluer. Mais en calculant le nombre de contractions, il devient possible de vérifier leur régularité et de différencier des contractions de fin de grossesse d’un travail bien installé.
À titre indicatif, les sages-femmes se servent souvent de la règle du 5-1-1 pour évaluer la régularité et l’intensité des contractions :
- Elles durent environ 1 minute.
- Elles reviennent toutes les 5 minutes.
- Et ce, pendant une durée d’au moins une heure.
Des sensations dans le bassin et le bas-ventre
Au début du travail, certaines personnes ressentent des tiraillements, une pesanteur pelvienne ou une impression de pression dans le bas-ventre. Ces sensations traduisent la maturation du col en fin de grossesse. Elles peuvent toutefois apparaître sans que les contractions deviennent régulières.
Les contractions régulières
La dilatation du col est initiée par l’apparition de contractions régulières. Le début du travail est souvent marqué par des douleurs et crampes qui reviennent de manière très régulière.
Elles se distinguent des contractions de Braxton-Hicks, qui sont dues au travail du col en fin de grossesse. Ce type de contractions survient souvent au dernier trimestre de fin de grossesse. Mais les douleurs cessent en prenant un bain chaud ou un temps de repos.
Comment savoir si le col est ouvert à 2 doigts et si l’accouchement est proche ? En pratique, seuls le·la gynécologue et la sage-femme peuvent le dire après un toucher vaginal.
La perte du bouchon muqueux
En fin de grossesse, de nombreuses personnes perdent le bouchon muqueux. Il s’agit d’un mucus assez épais, parfois teinté de sang qui protège l’entrée du col utérin. La perte du bouchon muqueux ne permet pas d’évaluer dans combien de temps va avoir lieu l’accouchement. Mais elle signe une modification mécanique du col tout à fait normale. La première phase de travail peut alors débuter dans les heures ou les jours qui suivent.
La rupture de la poche des eaux
À la fin de la grossesse, il n’est pas rare que le liquide amniotique s’écoule de manière franche. D’autres fois, la poche des eaux se fissure. Concrètement, le liquide amniotique s’échappe alors sous la forme de quelques gouttes ou d’un filet continu.
La rupture de la poche des eaux favorise l’avancée de la maturation cervicale. En pratique, le col peut alors se ramollir et s’amincir. L’état de maturation du col influence la vitesse de progression du travail. Une étude médicale réalisée sur l’état de maturation cervicale a, en effet, montré que plus le col est court au moment de la rupture de la poche des eaux, plus le travail et l’accouchement sont rapides.
💡 Que le col soit dilaté ou non, toute rupture ou fissure de la poche des eaux doit faire l’objet d’un examen approfondi par un·e professionnel·le de santé.
La perte de liquide amniotique présente, en effet, un risque d’infection pour le bébé et pour la personne enceinte. C’est pourquoi, même en l’absence de contractions, la plupart des équipes médicales hospitalisent la future maman pour surveiller :
- Sa température ;
- Le rythme cardiaque fœtal ;
- L’aspect du liquide amniotique.
En l’absence de contractions, le·la médecin propose souvent un déclenchement artificiel à sa patiente. Il a généralement lieu dans les 24 à 48 heures, même lorsque le liquide ne présente pas de signes d’infection.
Pourquoi la dilation du col peut-elle être lente ?
Nous l’avons dit plus haut, la dilatation du col utérin ne se fait pas à la même vitesse chez toutes les futures mamans. Plusieurs facteurs peuvent expliquer que l’ouverture du col avance plus lentement que prévu.
Le mauvais positionnement du bébé
💡 La position de la tête fœtale a un impact sur la dilatation cervicale.
Lorsqu’elle est mal engagée dans le bassin ou pas assez fléchie (en position occipito-postérieure), la pression qu’elle exerce sur le col utérin est moindre. Les contractions peuvent être douloureuses et pourtant moins efficaces. Mais en changeant de position maternelle, le bébé peut arriver à mieux se placer dans le bassin. Ce qui facilite la dilatation mécanique.
En cas de présentation en siège, la progression du travail peut différer de celle observée lors d’une présentation céphalique. La voie basse reste possible dans des conditions strictes, mais elle nécessite une surveillance attentive.
Un col postérieur ou peu mature
Il arrive parfois que le col reste fermé et long en début de travail, notamment lorsqu’il s’agit d’une première grossesse. La sage-femme ou le·la médecin peuvent même avoir du mal à l’atteindre, lors du toucher vaginal. Le col reste, en effet, orienté à l’arrière dans le bassin.
Cette position n’empêche pas en soi la dilatation du col utérin, mais elle peut retarder sa maturation. Les contractions restent alors irrégulières et peu efficaces.
Des contractions irrégulières
Tant que la maturation cervicale n’a pas eu lieu, les contractions peuvent être peu productives. Et cela est notamment pendant la phase de latence. L’irrégularité des contractions n’est pas anormale en soi. Elle démontre simplement que le corps se prépare. Ce n’est que lorsqu’elles deviennent plus rapprochées et efficaces que l’entrée dans le travail est effective.
Le stress, la fatigue et l’environnement
Le stress engendre la production de cortisol et de catécholamine. Et cela peut influencer le ressenti de la personne durant le travail.
Comment favoriser et accélérer la dilatation du col ?
Est-il possible d’aider à la dilatation progressive du col utérin ? Explorez ici des techniques de dilatation utilisées par le médecin ou la sage-femme pour aider à la maturation cervicale.
Mobilité, positions
Certaines positions peuvent aider la future maman à améliorer l’efficacité de ses contractions en salle de naissance :
- La marche ;
- Les postures verticales ;
- L’utilisation d’un ballon de grossesse.
Elles contribuent à limiter la durée du travail et sont notamment très efficaces lors de la phase active de la dilatation.
La respiration et la relaxation
Les techniques de détente aident à réduire le stress et donc à faciliter la dilatation. Citons-en quelques-unes comme :
- La respiration abdominale ;
- La cohérence cardiaque ;
- La respiration profonde.
Le respect du confort de la future maman, ajouté à un soutien médical optimal, impacte la perception de la douleur. Les publications médicales insistent d’ailleurs sur l’aménagement des salles de travail et la prise en charge des futures mamans.
Un bain chaud
Un bain chaud peut calmer les contractions de fin de grossesse. Mais il peut aussi réduire l’intensité et la perception des contractions durant la première phase de dilatation du col. Cette technique n’est, bien sûr, utilisée que si la poche des eaux est intacte.
Le massage ou la stimulation des mamelons
La stimulation des mamelons pourrait avoir un impact sur le déclenchement du travail. C’est ce qu’affirme une publication médicale. Selon elle, cette méthode augmenterait la probabilité d’entrer en travail dans les 72 heures.
Le cas du déclenchement
💡 Lorsque le temps de dilatation est trop important, le médecin peut décider de réaliser un déclenchement du travail.
Il permet d’accélérer le travail dans certaines situations :
- Rupture de la poche des eaux ;
- Pathologie maternelle ;
- Souffrance fœtale ;
- Dépassement du terme ;
- Et bien d’autres cas encore.
Dans tous les cas, le déclenchement artificiel du travail reste une démarche médicale qui doit être discutée individuellement.
Est-ce que la dilatation du col peut se faire en dormant ?
Oui, la maturation cervicale est un phénomène mécanique. Il est donc tout à fait possible que la dilatation du col progresse durant le sommeil. C’est notamment le cas pendant la phase de latence où les contractions sont peu douloureuses et irrégulières.
En revanche, lorsque la personne a un col ouvert à plus de 5 cm, les contractions sont plus intenses. Il est donc plus difficile de dormir, notamment sans péridurale.
Combien de temps le col met-il à revenir à la normale ?
Après un accouchement, le système utérin ne reprend pas son aspect normal immédiatement. Le retour à la normale du col utérin a été étudié via l’échographie. Sa longueur se stabilise 6 semaines après la naissance du bébé. L’utérus reprend alors son aspect normal.
La dilatation du col reste une étape clé de l’accouchement. Elle s’inscrit dans un ensemble de transformations que traverse le corps pour permettre la naissance du bébé. Après l’accouchement, commence une phase de récupération progressive. Certaines zones du corps, très sollicitées pendant la grossesse et le travail, peuvent alors être fragilisées. Même si cela n’a rien d’anormal, il est préférable de ne pas ignorer d’éventuelles sensations de pesanteur dans le bas-ventre ou de petites fuites urinaires. Ces signes peuvent indiquer un périnée affaibli. La bonne nouvelle, c’est que la région périnéale peut être rééduquée en post-partum, notamment à l’aide d’outils comme une sonde vaginale connectée Perifit.
Références :
- CNGOF— Accouchement normal : accompagnement de la physiologie et interventions médicales
- NIH - Score de Bishop
- PubMed - Cervical ripening. A review and recommendations for clinical practice
- PubMed - Ultrasonographic evaluation of cervical length in pregnancies complicated by preterm premature rupture of membranes
- PubMed - Persistent occiput posterior position and labor outcomes: a systematic review
- PubMed - Planned caesarean section versus planned vaginal birth for breech presentation at term: a randomised multicentre trial
- PubMed - Labor experience, maternal mood and cortisol and catecholamine levels in low-risk primiparous women
- INSPQ - Le travail et l’accouchement : la préparation, l’accompagnement et les méthodes pour composer avec la douleur
- OMS - Intrapartum care for a positive childbirth experience
- PMC - Immersion in water during labour and birth
- PubMed - Breast stimulation for cervical ripening and induction of labour
- PubMed - Postpartum cervical length as a predictor of subsequent preterm birth-novel insights on an old enigma


