Vous avez souvent des envies incontrôlables d'aller aux toilettes. Vous perdez peut-être vos urines régulièrement. Avez-vous déjà entendu parler de vessie hyperactive ? Découvrez ici les causes, les symptômes de ce trouble urinaire qui dicte le quotidien de millions de personnes.
Qu'est-ce qu'une vessie hyperactive ?
En temps normal, la vessie se contracte, quand elle est pleine. Mais lorsqu'elle est hyperactive, son muscle, le détrusor, subit des contractions involontaires. Ce trouble urinaire s'appelle l'hyperactivité vésicale (1).
Quels sont les symptômes d'une vessie hyperactive ?
Un besoin urgent d'uriner sans raison apparente
L'urgenterie reste l'un des symptômes marquants de la vessie hyperactive. Comme nous l'avons expliqué plus haut, son muscle se contracte de façon involontaire. Et cela engendre une envie d'uriner incontrôlable (2).
Une envie fréquente d'uriner
Cette envie irrépressible d'aller aux toilettes va souvent de pair avec des mictions fréquentes. Les professionnel·le·s de santé l'appellent la pollakiurie. Elle est déterminée selon les critères suivants :
- La personne a plus de 7 mictions journalières ;
- Elle a besoin de se soulager souvent, et elle se lève plus d'une fois par nuit pour uriner en petite quantité (3).
💡 Parfois, ces symptômes s'accompagnent d'une brûlure urinaire.
Des fuites urinaires soudaines
Certaines fois, l'envie d'aller aux toilettes est tellement urgente que la personne ne peut se retenir. Cela provoque alors des fuites urinaires (3).
Quelles sont les différences entre l’hyperactivité de la vessie et l'incontinence urinaire ?
Dans les deux troubles urinaires évoqués au-dessus, le principal symptôme reste l'urgenterie. Mais les fuites urinaires ne sont pas systématiques dans le cas d'une vessie hyperactive. À l'inverse, elles représentent le symptôme numéro 1 dans le cas d'une incontinence urinaire par urgenterie.
Intéressons-nous maintenant aux causes de l'hyperactivité vésicale et aux traitements envisageables.
Quelles sont les causes et facteurs de risque d'une vessie hyperactive ?
Infections urinaires
Les cystites sont irritantes pour la paroi de la vessie. Lorsque les infections sont répétées, elles peuvent déclencher une hyperactivité vésicale et provoquer également des calculs vésicaux (4).
Changements hormonaux
Les personnes enceintes sont aussi sujettes à des contractions vésicales involontaires (5). Les envies fréquentes d'uriner pendant la grossesse sont d’ailleurs une réalité pour de nombreuses personnes enceintes. Elles résultent d'une pression utérine excessive sur la vessie et des fluctuations hormonales.
Les variations des œstrogènes influent aussi sur les tissus de l'appareil urinaire, en dehors de la grossesse, notamment en période de :
- Cycle menstruel ;
- Ménopause (5).
Troubles neurologiques
90 % des patient·e·s atteints d'une sclérose en plaques présentent des troubles urinaires, dans les 6 années qui suivent le début des premiers symptômes neurologiques (6). Et l'hyperactivité vésicale en fait partie.
La maladie de Parkinson engendre aussi ce type de trouble urinaire, tout comme certaines atteintes de la moelle épinière.
Le stress et les habitudes de vie
L'obésité est un facteur de risque connu. La consommation de sodas, d'alcool, d'aliments épicés ou d'agrumes est aussi sur le banc des accusés (5).
💡 Par ailleurs, sachez-le, vessie hyperactive et stress ne font pas bon ménage !
L'âge et le sexe
L'hyperactivité vésicale touche des millions de personnes en France. Selon Urofrance, sa prévalence est de 14,4 % (5). Si ce trouble est plus prépondérant chez les femmes, il augmente aussi avec l'âge. Les personnes âgées sont donc plus affectées.
En parallèle, seulement 34,6 % des personnes atteintes consulteraient pour ce type de problème et seulement 12,5 % seraient traitées.
Comment diagnostiquer une vessie hyperactive ?
À la description de ces symptômes, vous pensez être atteint par ce trouble ? Il est indispensable de consulter un·e professionnel·le de santé pour identifier la cause de votre vessie hyperactive. Après un interrogatoire et un examen médical, le médecin vous demande généralement de :
- Tenir un calendrier mictionnel sur plusieurs jours ;
- Réaliser une analyse d'urine ;
- D'effectuer une cystoscopie, si besoin.
Vessie hyperactive et traitement : quelles solutions ?
La Haute Autorité de santé rappelle que le traitement contre l'hyperactivité vésicale passe avant tout par un changement d'habitudes de vie et une rééducation périnéale (7).
Réduction des irritants
En cas de vessie hyperactive, la mise en place de mesures d'hygiène de vie est fondamentale. Les professionnel·le·s de santé conseillent de s'hydrater en buvant 1,5 à 2 l d'eau par jour. En parallèle, il est préférable d'éviter la consommation de boissons irritantes :
- Caféine ;
- Boissons gazeuses ;
- Alcool ;
- Agrumes, comme le jus d'orange, de citron, de pamplemousse, etc.
💡 En complément, il vaut mieux privilégier une alimentation riche en fibres et s'abstenir de manger trop de chocolat ou d’aliments épicés.
Gestion du stress et exercices de relaxation
Nous l'avons dit plus haut, l'hyperactivité de la vessie s'exacerbe avec le stress. La méditation, le yoga ou la respiration profonde vous aideront à vous relaxer et à limiter votre anxiété.
Rééducation vésicale
La rééducation de la vessie consiste en une thérapie comportementale. Elle comprend :
- La mise en place d'un calendrier mictionnel, pour espacer petit à petit la fréquence des mictions ;
- De techniques respiratoires et périnéales qui permettent de repousser l'envie d'uriner (9).
Rééducation périnéale
Lorsque l'hyperactivité vésicale est associée à des fuites urinaires, le médecin propose également une rééducation périnéale, en première intention. Il peut s'agir :
- D'exercices de Kegel pour renforcer la tonicité du périnée ;
- D'une rééducation par électrostimulation périnéale.
En complément de cette prise en charge, l'usage d'une sonde périnéale peut être une excellente option. La sonde vaginale Perifit Care ou Perifit Care+ se connecte au smartphone de son l’utilisateur·rice. Elle permet de réaliser des exercices du périnée, de manière ludique, sans sortir de chez soi.
Traitements médicaux
En cas d'échec aux traitements exposés plus haut, plusieurs solutions médicamenteuses sont proposées :
- Les anticholinergiques et la toxine botulique réduisent les contractions du détrusor.
- Les agonistes β3-adrénergiques favorisent l'augmentation de la capacité vésicale ;
Enfin, la stimulation électrique du nerf tibial est aussi une thérapie non invasive efficace pour :
- Les patient·e·s résistants aux autres thérapies ;
- Les personnes âgées ou atteintes de sclérose en plaques (8).
Son taux de succès varie entre 32 à 87 %, selon les études (8).
Peut-on guérir complètement d’une vessie hyperactive ?
Tout dépend de la cause ! Certains facteurs, comme le stress, ou encore les mauvaises habitudes de vie sont réversibles. D'autres non. Dans tous les cas, les thérapies proposées améliorent de façon significative l’hyperactivité vésicale.
Comment dormir avec une vessie hyperactive ?
Avoir une vessie hyperactive impacte considérablement la qualité de vie des personnes atteintes. Cela perturbe notamment le sommeil. Alors, voici quelques recommandations pour passer des nuits paisibles :
- Limiter les boissons 2 heures avant de vous coucher ;
- Aller uriner avant de se coucher ;
- Dormir à horaires fixes pour réguler le sommeil.
Après la lecture de cet article, vous pensez être atteint d'hyperactivité vésicale ? Aujourd'hui, des solutions thérapeutiques existent. Alors, n'attendez pas : consultez vite un·e professionnel·le de santé.
Références :
- Urofrance.org -Hyperactivité vésicale
- Ameli-pollakiurie ou envie fréquente d'uriner : définition, symptômes et causes
- Urofrance- Hyperactivité véscale
- Urofrance- Alimentation, régime et diététique dans le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale
- Urofrance- Prévalence et prise en charge initiale de l’hyperactivité vésicale
- SFSEP-Recommandations infections urinaires et sclérose en plaques
- HS- Quelle est la place de la solifénacie dans l’incontinence urinaire et l’impériosité mictionnelle ?
- Urofrance- Traitement du syndrome clinique d’hyperactivité vésicale non neurologique réfractaire
- CHU Montréal - Rééduquer la vessie hyperactive
