Envie fréquente d'uriner ou pollakiurie : c'est quoi ?

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Nous éliminons en moyenne 350 ml d'urine par miction, toutes les 3 à 4 heures. Mais parfois, les passages aux toilettes sont beaucoup plus rapprochés et cela perturbe notre quotidien. Cette envie fréquente d’uriner appelée pollakiurie survient d’ailleurs, de jour, comme de nuit. Alors, quelles sont les causes de ce trouble urinaire ? Comment le traiter ? Voici les explications et les solutions pour y remédier.

Comment une envie fréquente d'uriner se manifeste-t-elle ? 

En termes médicaux, l’envie fréquente d’uriner s’appelle la pollakiurie. Que ce soit la journée ou la nuit, cette perturbation urinaire se manifeste par des mictions : 

  • Très rapprochées, parfois toutes les 15 à 20 minutes
  • Peu abondantes, de moins de 100 ml

Mais le volume total d’urine reste normal sur une période de 24 heures.

💡 Cette envie d’uriner est souvent accompagnée de fuites ou brûlures urinaires. 

Il existe deux types de pollakiurie que nous vous présentons ci-dessous. 

La pollakiurie diurne

On parle de pollakiurie diurne, lorsqu’une personne va aux toilettes plus de 7 fois par jour. Souvent, cette envie de faire pipi tout le temps reste constante, et ce, même après avoir uriné.

La pollakiurie nycturie

La pollakiurie nocturne se caractérise par plus d’une miction par nuit. Les réveils de la personne, la nuit pour uriner, sont souvent fréquents. Son sommeil est perturbé et sa qualité de vie est aussi impactée.

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Est-ce dangereux d’avoir envie d'uriner souvent ?

En soi, l'envie fréquente d'uriner n'a rien de nocif. Mais elle peut être la cause de troubles urinaires plus importants comme :  

  • Une incontinence d’effort
  • Une incontinence par impériosité ;
  • Une incontinence mixte ;
  • Une infection urinaire ; 
  • D’autres pathologies, comme le cancer de la vessie, ou encore la sclérose en plaques.

Quelles sont les causes de la pollakiurie ou d'une envie fréquente d'uriner ?

Les infections urinaires

L'envie fréquente d'uriner est fréquemment associée à une cystite ou d'une pyélonéphrite. Elle provoque alors des brûlures urinaires lors de la miction. Le diagnostic repose sur divers examens complémentaires comme : 

  • L’ECBU ;
  • La bandelette urinaire ;
  • L’échographie des voies urinaires ;
  • Etc.

Généralement, le·la médecin prescrit ensuite des antibiotiques.

💡 Attention, si elle n'est pas traitée, une infection des voies urinaires peut entraîner une colique néphrétique et provoquer des douleurs très intenses.

L’ hyperactivité vésicale

L’hyperactivité vésicale est également impliquée dans la pollakiurie. Le détrusor, principal muscle de la vessie, subit des contractions involontaires. Et cela irrite la vessie, et augmente l’urgenterie.


Cette affection est fréquente chez les femmes de plus de 40 ans. Elle touche aussi les consommateur·rices de thé, d'alcool ou de café, car, c’est bien connu, la consommation excessive de liquide oblige à uriner beaucoup.

Les troubles de la prostate

De nombreuses maladies prostatiques engendrent une envie fréquente d'uriner. Citons les principales : 

  • L’adénome de la prostate ; 
  • La prostatite ; 
  • Le cancer de la prostate.

Les autres maladies du système urinaire

Le traitement du cancer de la vessie peut diminuer la capacité vésicale et causer une pollakiurie, notamment s’il s’agit : 

  • D’une ablation partielle de la vessie ;
  • D’une chimiothérapie réalisée directement dans la cavité vésicale ;
  • D’une radiothérapie pelvienne. 

Enfin, un blocage ou un rétrécissement au niveau de l'urètre sont aussi responsables de pollakiurie.

Les troubles des organes adjacents à la vessie

L'envie fréquente d'uriner reste, est plus, un symptôme classique de certaines maladies comme :

  • La vaginite ; 
  • La salpingite ;
  • L'inflammation du sigmoïde ; 
  • La présence d’une tumeur pelvienne ; 
  • La péritonite. 

Les maladies neurologiques

Les maladies neurologiques altèrent les signaux nerveux. Elles génèrent un mauvais fonctionnement de la vessie. Dans la sclérose en plaques ou l’AVC, par exemple, les nerfs qui contrôlent la vessie sont endommagés. Cela se manifeste par une pollakiurie ou d’autres troubles urinaires.

La prise de médicaments

Certains traitements affectent aussi la fonction vésicale et donnent une envie fréquente d'uriner. Il s'agit des diurétiques utilisés pour soigner l'hypertension ou l'insuffisance cardiaque.


Les anticholinergiques sont également sur le banc des accusés, tout comme certains médicaments utilisés en chimiothérapie. 

La grossesse 

Avoir tout le temps envie de faire pipi est courant chez une personne enceinte ! Ce problème s’aggrave même, au fur et à mesure de l’avancée de la grossesse : 

  • 59 % d’entre elles sont touchées au premier trimestre.
  • 81 % des personnes enceintes ont une envie très fréquente d’uriner, en fin de grossesse. 

Cela reste bénin, tant que l’envie fréquente d’uriner ne s’accompagne pas d’une sensation de brûlure urinaire. 

pollakiurie

Comment réagir face à une envie fréquente d'uriner ?

Tenir un calendrier mictionnel

La tenue d'un calendrier mictionnel reste une solution simple et efficace pour évaluer la fréquence de la pollakiurie et détecter une éventuelle incontinence urinaire.


Il s'agit de : 

  • Noter l’heure de chaque passage aux toilettes et les circonstances (besoin urgent, brûlure, etc.) ;
  • Mesurer le volume de chaque miction fréquente avec un verre doseur, durant 3 jours ;
  • Indiquer également les consommations de liquide pendant la journée ou la nuit.

Modifier ses habitudes de vie

Certains gestes simples aident à limiter les envies d'uriner. Voici quelques bons réflexes à adopter : 

  • Limiter les substances irritantes, comme la théine pour les consommateur·trices, ou encore l’alcool et le café ;
  • Modérer ses apports hydriques le soir (potage, soda, etc.) ;
  • Aller uriner à horaires fixes pour réhabituer la vessie progressivement. 

Ces pratiques quotidiennes sont, en plus, un bon remède naturel contre les fuites urinaires.

💡 Attention, il reste indispensable de s'hydrater correctement, en buvant 1,5 à 2 litres d’eau par jour, de façon régulière.

Consulter un·e professionnel·le de santé

Si cette envie de faire pipi tout le temps ne passe pas, il vaut mieux prendre un avis médical. C’est d’ailleurs une option non négociable pour une personne qui a : 

  • Envie de faire pipi souvent ; 
  • Des brûlures à la miction ; 
  • Des douleurs abdominales avec ou sans fièvre associée. 

Chez l’enfant, la pollakiurie reste un motif de consultation dans les 24 h, car elle peut cacher un diabète de type 1.

Quels traitements prévoir pour une pollakiurie ou une envie fréquente d'uriner ?

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Pour soigner une envie fréquente d’uriner, le.la médecin recherche d’abord la cause. 

La rééducation périnéale et vésicale

La rééducation de la vessie reste une alternative efficace, si la pollakiurie est provoquée par une hyperactivité vésicale. Elle aide à retrouver un fonctionnement optimal de la vessie.


Le·la professionnel·le de santé cherche à identifier les moments clé des besoins urinaires impérieux. Il·elle invite ensuite la personne à espacer ses mictions, de façon à réguler ses envies de faire pipi tout le temps.


Pour retenir une envie urgente, il est primordial de savoir contracter efficacement les muscles du périnée. C’est pourquoi le·la médecin propose une rééducation périnéale aux personnes atteintes de pollakiurie.


En complément, l’usage d’une sonde vaginale, comme Perift Care ou Perifit Care +, permet de s’entraîner à contracter son périnée, de chez soi. Il suffit de 5 minutes par jour d’exercices ludiques avec cette sonde connectée pour muscler la région périnéale et retrouver sa capacité de soutenir une envie pressante. 

Les thérapies médicamenteuses

En cas d’infection des voies urinaires ou gynécologiques, le·la médecin privilégie le traitement médical. Il peut prescrire un traitement médicamenteux à base d’anticholinergiques.


Lorsque la pollakiurie entre dans un tableau des maladies neurologiques, le praticien propose des injections de toxine botulique.

L’intervention chirurgicale

Enfin, la chirurgie est envisagée en dernier recours. Une opération consiste à poser un pace-maker dans la vessie qui régule son activité. L’autre intervention contribue à augmenter la capacité vésicale.

Les mesures hygiéno-diététiques limitent une envie fréquente d'uriner. Si cela n’est pas suffisant, d’autres solutions existent, comme la rééducation vésicale et périnéale. La sonde vaginale Perifit Care + constitue une aide précieuse pour retrouver un périnée tonique et améliorer sa qualité de vie. Alors, pourquoi ne pas la tester ?

Agnès DITER
Sage-femme
Titulaire d'un diplôme d'État de sage-femme de l’école de Lyon. Forte de mon expérience dans plusieurs cliniques de l'agglomération lyonnaise, j'utilise aujourd'hui mon expertise pour rédiger des articles spécialisés dans le domaine de la santé.

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