Vous vous sentez souvent gonflée, avec l’impression de devoir uriner sans arrêt ? Vous vous demandez si vos soucis digestifs sont liés à vos troubles urinaires ? La constipation et la pression sur la vessie de la femme sont deux problèmes fréquents qui, ensemble, peuvent nuire fortement au confort de vie. Explorons ensemble ce lien, les effets sur votre organisme et comment agir pour soulager naturellement ces inconforts au quotidien.
Quelles sont les causes de la constipation chez la femme ?
Facteurs hormonaux
Chez les femmes, les fluctuations hormonales, liées au cycle menstruel, à la grossesse ou à la ménopause, influencent fortement leur transit intestinal. Durant la grossesse notamment, la progestérone est produite en grande quantité.
Si elle aide à éviter des contractions précoces de l’utérus, cette hormone relâche aussi les muscles intestinaux. Cela ralentit la digestion, ce qui favorise l’apparition de ballonnements et d’épisodes fréquents de constipation.
Stress et anxiété
Les tensions psychologiques jouent aussi un rôle important dans les troubles digestifs comme la constipation. Selon l’Inserm, le cortisol, hormone du stress, agit directement sur le système nerveux intestinal, altérant ainsi la contraction des muscles digestifs.
💡 À long terme, cet état peut donc provoquer un dysfonctionnement intestinal et favoriser une constipation durable.
Alimentation pauvre en fibres
La constipation peut aussi venir d’une alimentation trop pauvre en fibres. Présentes dans les fruits, légumes et céréales complètes, elles facilitent naturellement le transit en augmentant le volume des selles et en retenant l’eau.
💡 En consommer peu, c’est risquer de ralentir le transit et favoriser ainsi la constipation chronique.
Troubles du plancher pelvien
Certaines femmes rencontrent des difficultés à évacuer les selles en raison d’un mauvais fonctionnement des muscles pelviens. Ce trouble, appelé dyschézie ou dyssynergie anorectale, résulte d’une mauvaise coordination musculaire au niveau pelvien. Même si les selles sont présentes, il devient alors difficile, voire impossible, de les évacuer sans effort important.
Syndrome de l’intestin irritable
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) perturbe la mobilité intestinale et augmente la sensibilité nerveuse du tube digestif. Douleurs abdominales, ballonnements, constipation ou diarrhée chronique font alors partie du quotidien des femmes concernées par ce syndrome.

Pourquoi la constipation peut-elle provoquer une pression sur la vessie ?
La constipation répétée finit par impacter le confort urinaire des femmes. Lorsque l’on force régulièrement pour aller à la selle, les muscles pelviens sont soumis à une forte pression. Ces muscles, essentiels pour maintenir la vessie, s’affaiblissent alors progressivement, ce qui peut favoriser une hyperactivité de la vessie et entraîner des troubles comme des envies pressantes ou des mictions fréquentes.
Par ailleurs, le rectum, situé juste derrière la vessie, exerce une pression mécanique sur celle-ci lorsqu’il est rempli de selles dures. Cette pression peut provoquer une sensation de vidange incomplète, voire des fuites. Elle peut également contribuer à l’apparition de douleurs pelviennes et lombaires chez la femme, en raison des tensions exercées sur l’ensemble de la zone abdomino-pelvienne.
Quels sont les effets de la constipation sur le système urinaire chez la femme ?
Pression sur la vessie
Le côlon, très proche de la vessie, affecte les sensations urinaires lorsque les selles stagnent. Les selles dures et compactées exercent une pression sur la vessie, ce qui altère les sensations normales de remplissage et favorise des envies fréquentes ou pressantes d’uriner.
💡 Constipation et douleurs pelviennes sont souvent associées.
La pression prolongée des selles sur la zone pelvienne génère progressivement inconfort, tensions musculaires et douleurs dans le bas-ventre.
Infections urinaires
La constipation augmente aussi le risque d’infection urinaire. En comprimant la vessie, les selles dures irritent la muqueuse urinaire, favorisant ainsi l’entrée et la prolifération de bactéries. Ce lien étroit entre constipation et cystite explique pourquoi de nombreuses femmes souffrant de troubles du transit connaissent des épisodes infectieux à répétition.
Rétention urinaire
Par ailleurs, la constipation sévère peut engendrer une rétention urinaire. En bloquant les voies urinaires, les selles très dures empêchent parfois l’évacuation complète de la vessie.
Cette association entre difficulté à uriner et constipation favorise la stagnation de l’urine. Or, une vessie qui ne se vide pas correctement devient un terrain idéal pour la multiplication des bactéries, ce qui majore le risque d’infection urinaire.

En quoi la constipation peut-elle favoriser l’apparition de fuites urinaires ?
Un intestin trop rempli comprime la vessie et réduit sa capacité de stockage de l’urine. Ce phénomène explique le lien fréquent entre constipation et envie d’uriner souvent, avec une urgenturie ou des pertes involontaires, même lorsque la vessie n’est pas pleine.
À long terme, les efforts répétés de poussée liés à la constipation fragilisent aussi le plancher pelvien. Cette sollicitation excessive peut provoquer une descente d’organes, où la vessie ou l’utérus s’affaissent vers le vagin. C’est pourquoi ce mécanisme peut aussi représenter un risque de fuites urinaires chez la jeune femme.

Quelles solutions adopter en cas de constipation et de troubles urinaires ?
Changements alimentaires et hygiène de vie
Une alimentation riche en fibres est la première étape indispensable. Privilégiez les légumes verts, fruits frais, céréales complètes et légumineuses. Augmentez progressivement votre consommation de fibres pour éviter ballonnements ou douleurs abdominales, et pensez à boire au moins 1,5 litre d’eau par jour pour renforcer leur efficacité.
Limitez les aliments trop gras ou trop sucrés, qui ralentissent le transit. Bougez régulièrement, idéalement tous les jours, car l’activité physique stimule la digestion et aide à réguler le transit naturellement.
Exercices pour soulager la pression vessie-intestin
Certains exercices pour fuites urinaires, à réaliser chez soi, sont très utiles pour réduire les pressions, en complément d’une rééducation de la vessie.
Respiration abdominale
La respiration abdominale profonde, par exemple, détend les muscles pelviens et facilite le transit :
- Allongez-vous sur le dos, genoux pliés ;
- Posez une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine ;
- Inspirez lentement par le nez (votre ventre doit se soulever) ;
- Expirez lentement par la bouche ;
- Répétez l’exercice 5 à 10 minutes par jour.
Posture du bébé
La posture du bébé heureux (yoga), en position allongée, soulage efficacement les ballonnements et les douleurs abdominales :
- Allongez-vous sur le dos ;
- Ramenez les genoux vers la poitrine ;
- Attrapez l’extérieur de vos pieds avec les mains ;
- Basculez doucement de droite à gauche ;
- Répétez l’exercice 1 à 2 minutes, plusieurs fois par jour.
La marche et l'auto-massage
Enfin, la marche active après les repas stimule naturellement le transit intestinal, tandis que l’auto-massage abdominal, réalisé dans le sens du côlon, favorise la circulation intestinale et réduit l’inconfort lié à la constipation.
Rééducation périnéale
Les exercices pour muscler son périnée, appelés Kegel, permettent de renforcer les muscles du plancher pelvien, essentiels pour soutenir la vessie, l’utérus et le rectum. Ils aident à prévenir les fuites urinaires et à limiter les effets de la constipation sur la zone périnéale.
Pour les pratiquer, il suffit de contracter les muscles comme si l’on voulait retenir un gaz ou une envie d’uriner, de maintenir quelques secondes, puis de relâcher. Ces exercices se font allongée, sans contracter les abdos ni les fessiers.
Les sondes pour périnée connectées, comme Perifit Care+, peuvent aussi aider à mieux visualiser et guider les contractions.
Alternatives naturelles
Le psyllium blond est souvent conseillé pour soulager la constipation. Riche en mucilages, il forme un gel dans l’intestin qui facilite l’évacuation des selles, sans effet irritant.
Les pruneaux sont aussi efficaces grâce à leur teneur en fibres, en sorbitol et en composés stimulants pour le côlon, à condition de ne pas en abuser.
Enfin, le magnésium est essentiel au bon fonctionnement intestinal. En cas de déficit, une cure de citrate de magnésium peut relancer le transit de façon douce.
Ces alternatives sont simples, bien tolérées et utiles en complément d’une bonne hygiène de vie.
La constipation et la pression sur la vessie de la femme sont deux troubles liés, qui peuvent impacter fortement le quotidien. En comprenant mieux leurs causes et en adoptant les bons réflexes, il est possible d’en limiter les effets. Si les symptômes persistent, n’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de santé pour un accompagnement personnalisé.
Références :
- Les causes de la constipation - Vidal
- Constipation et grossesse - Vidal
- Comment le stress psychologique provoque-t-il des troubles digestifs ? - Inserm
- Constipation chez l’adulte - Troubles digestifs - Manuels MSD
- Constipation - Troubles gastro-intestinaux - Manuel MSD
- Syndrome de l’intestin irritable (SII) - Troubles digestifs - Manuels MSD
- Conseils au patient ayant une incontinence urinaire - UCL
- Phytothérapie : Psyllium (ispaghul) - Vidal