Saviez-vous que certaines personnes ont encore leurs règles après 55 ans ? Le corps médical parle alors de ménopause tardive. Très souvent, cela ne constitue pas une pathologie en soi. Toutefois, les médecins recommandent un suivi gynécologique plus rapproché. Cet article vous explique tout sur la ménopause tardive, ses atouts, ses risques et sa prise en charge médicale.
Dans quel cas parle-t-on de ménopause tardive ?
La ménopause est tardive, lorsque l’arrêt des règles se fait après l’âge de 55 ans (1).
Une personne est considérée comme ménopausée, quand elle n’a plus de menstruation depuis au moins une année. Durant les 4 ou 5 années qui précèdent, la production d’hormones sexuelles diminue, tout comme l’activité des ovaires. Les cycles menstruels deviennent de plus en plus irréguliers et d’autres symptômes, comme les bouffées de chaleur, peuvent faire leur apparition.
💡 L’arrêt des règles survient généralement entre 45 et 55 ans, ce qui porte l’âge moyen à 51 ans. Mais il arrive parfois que la ménopause soit plus tardive.
Si la ménopause tardive survient après 55 ans, il arrive qu’elle se fasse à un âge plus avancé. La littérature médicale mentionne même quelques cas rares de ménopause à 60 ans, voire plus tard vers l’âge de 63 ans, et même de 65 ans (2) (3).
Les symptômes de la ménopause tardive sont-ils les mêmes que ceux de la ménopause classique ?
Qu’elle se fasse à l’âge de 50 ans ou après 55 ans, la ménopause se caractérise par une baisse des hormones sexuelles. Elle engendre une insuffisance ovarienne à l’origine :
- Des bouffées de chaleur durant la journée ;
- De sueurs nocturnes ;
- Des troubles du sommeil ;
- D’une prise de poids ;
- D’une irritabilité ;
- D’insomnie ;
- D’une fatigue généralisée ;
- D’une baisse de la libido ;
- De problèmes urinaires liés à une faiblesse périnéale ou une incontinence d’effort ;
- D’une sécheresse vaginale.
Pour information, les signes d’une ménopause précoce sont les mêmes. La seule différence est qu’ils surviennent avant l’âge de 40 ans.
Pour quelles raisons certaines femmes ont-elles encore leurs règles à 56 ans et plus ?
Le stock de follicules ovariens est fixé dès la naissance. Et il décroît au fil du temps. Le cycle menstruel s’arrête donc quand la réserve ovarienne de la personne est épuisée (1). Mais la survenue tardive de la ménopause est aussi liée à d’autres causes.
Les facteurs génétiques
Selon les expert·e·s, l’hérédité explique 44 % de la variation de l’âge de la ménopause (4). En pratique, plus la ménopause de la mère est tardive, plus ce sera le cas pour sa fille.
Le mode de vie et la fin de l’activité ovarienne
Il existe également une corrélation entre l’IMC et le déclenchement tardif de la ménopause. Chaque point d’IMC supplémentaire pourrait repousser l’âge de la ménopause. À titre d’exemple, une personne en obésité (avec un IMC de 30) serait ménopausée plus d’un an après une femme ayant un IMC de 20 (5).
Les pathologies
Certaines maladies retardent la survenue de la ménopause. C’est le cas :
- Du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
- Du diabète de type 2 ;
- De l’obésité (5) (6).
L’incidence des traitements hormonaux
La contraception masque les signes du cycle ovarien. Mais elle ne modifie en rien l’âge de la préménopause. Aucune étude ne démontre à ce jour une corrélation directe entre :
- La prise d’une thérapie à base d’œstrogènes ou de progestérone ;
- La ménopause tardive.

Quels sont les avantages potentiels d’une ménopause tardive ?
Du point de vue médical, une transition ménopausique tardive peut présenter de réels bénéfices que nous vous détaillons ici.
Une protection osseuse pérennisée
Tant que les ovaires produisent des œstrogènes, la santé osseuse de la personne est préservée. Ces hormones sexuelles ont, en effet, un rôle protecteur sur notre squelette (1). Mais lorsque la ménopause survient, un changement physiologique s’opère :
- La densité osseuse diminue ;
- Le risque d’ostéoporose augmente.
💡 Une personne ménopausée tardivement conserve donc une protection naturelle qui limite la fragilité osseuse.
Une santé vasculaire et cardiaque préservée
Chez les personnes en âge de procréer, la sécrétion d’œstrogènes protège le système cardiaque et vasculaire (7). Ainsi, plus la ménopause survient de manière tardive, plus la personne a une probabilité moindre de développer une maladie cardiovasculaire.
Une espérance de vie plus longue
L’arrivée tardive de la ménopause aurait-elle des effets sur notre longévité ? C’est ce que rapporte la publication américaine, citée précédemment. Elle montre que le taux de mortalité est plus faible, lorsque la ménopause arrive après 50 ans (7).
Une mémoire protégée
Les hormones œstrogéniques ont également un impact sur le bon fonctionnement neuronal. Elles protègent l’organisme des effets dégénératifs. Une méta-analyse démontre que le risque de développer une maladie d’Alzheimer reste plus faible chez les femmes qui ont eu une ménopause tardive (8).
Une qualité de vie optimale
Plus la santé reproductive est maintenue, plus la production d’œstrogènes permet :
- Un apport de calcium suffisant pour éviter l’ostéoporose ;
- Une préservation des muqueuses du système urogénital ;
- Un sommeil réparateur ;
- Un maintien des fonctions cognitives ;
- Une sexualité épanouie.
Ainsi, une transition ménopausique tardive peut permettre à une personne de conserver une vie épanouie plus longtemps.

Quels peuvent être les risques et conséquences de la ménopause tardive ?
Les fibromes
Les fibromes sont des tumeurs bénignes de l’utérus assez courantes chez les femmes en âge de procréer. Elles sont, en effet, liées à la production d’hormones sexuelles. Lorsque l’arrêt des règles met du temps à venir, ce type de tumeur a plus de temps pour se développer. Elle peut engendrer :
- Des saignements parfois abondants ;
- Des douleurs pelviennes.
Les risques de cancer dus à l’exposition prolongée aux œstrogènes
Le risque de développer un cancer serait augmenté de 3%, lorsque la ménopause est tardive (9). Le corps est, en effet, exposé plus longuement aux hormones sexuelles, quand la ménopause naturelle arrive après 55 ans. C’est pourquoi sa survenue peut favoriser l’apparition de cancers hormono-dépendants.
Le développement d’autres cancers hormono-dépendants
Pour les raisons évoquées plus haut, la ménopause tardive reste un terrain favorable à la survenue :
- D’un cancer du sein ;
- D’un cancer de l’endomètre ;
- D’un cancer de l’ovaire.
Dans ces conditions, le suivi rapproché par un·e gynécologue prend tout son sens.

Est-ce que la ménopause tardive affecte la fertilité ?
Non, la ménopause tardive n’augmente pas le temps de fertilité. Au fil des années, la réserve ovarienne se réduit et la qualité des ovocytes se dégrade. Cela explique qu’une grossesse tardive semble peu probable.
Lorsqu’elle survient, il existe un risque accru de diabète gestationnel et d’hypertension artérielle pour la future maman. Ces deux pathologies peuvent même compliquer l’accouchement et provoquer une naissance prématurée. En plus, le bébé peut être porteur d’une anomalie chromosomique, comme la trisomie 21.

Quelle est la prise en charge médicale de la ménopause tardive ?
La ménopause n’est pas une maladie, en soi. Il n’existe donc aucune thérapie particulière, même si la transition ménopausique se produit tardivement. Mais un suivi médical régulier permet d’éviter les complications expliquées plus haut.
Au moment de la transition ménopausique, le·la gynécologue propose diverses solutions pour limiter les signes évocateurs :
- Le traitement hormonal substitutif réduit les bouffées de chaleur ou sueurs nocturnes.
- Les lubrifiants et autres hydratants vaginaux limitent la sécheresse vaginale.
- La rééducation périnéale permet de tonifier votre périnée et d’éviter l’incontinence urinaire à la ménopause. En complément, la sonde connectée Perifit Care ou Perifit Care + permet de tonifier son périnée, de chez soi, en quelques minutes quotidiennes.
Dès l’installation de la période de la périménopause, les gynécologues conseillent de :
- Conserver une alimentation riche en fibres et en calcium ;
- Réduire significativement la consommation d’alcool et de tabac ;
- Avoir une activité physique régulière.
La ménopause tardive préserve le capital osseux et cardiovasculaire. Mais elle peut aussi avoir des conséquences sur la santé. La survenue d’un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus reste notamment l’un des principaux risques chez les femmes ménopausées tardivement. Le suivi médical régulier et de qualité reste donc indispensable pour traverser cette période en toute sécurité.
Références :
- Ameli-Ménopause : définition, symptômes et diagnostic
- Publimed- Age at natural menopause and development of chronic diseases in the female population of Kharameh, Iran: A historical cohort study
- Publimed -A 65-Year-Old Woman With No Menopause History: A Case Report
- Publimed-Heritability of menopausal age in mothers and daughters
- Publimed-The influence of body mass index and smoking on the age of onset of menopause in women in Bosnia and Herzegovina: a cross-sectional multicentric study
- Publimed - Prediction of age at menopause in women with polycystic ovary syndrome
- Publimed- Age at natural menopause and cause-specific mortality
- Publimed- Association of earlier age at menopause with risk of incident dementia, brain structural indices and the potential mediators: a prospective community-based cohort study
- Publimed-Menarche, menopause, and breast cancer risk: individual participant meta-analysis, including 118 964 women with breast cancer from 117 epidemiological studies