La ménopause est un phénomène naturel qui survient généralement autour de la cinquantaine et marque la fin de la période fertile chez la femme. Cette transition s’accompagne souvent de symptômes variés, parfois déstabilisants. Faut-il, pour confirmer la ménopause, une prise de sang ? Est-elle vraiment indispensable, ou peut-on s’en passer ? Découvrez quand cet examen est recommandé, quelles hormones sont dosées et comment interpréter les résultats.
Peut-on confirmer la ménopause avec une prise de sang ?
Un bilan sanguin pour la ménopause peut confirmer l'arrêt naturel des cycles menstruels, en mesurant certaines hormones caractéristiques. Cependant, ce test n’est généralement pas nécessaire. Autour de 50 ans, 12 mois sans règles suffisent à poser le diagnostic.
En revanche, cette prise de sang ne permet pas le calcul de l'âge de la ménopause, car elle reflète uniquement l’état hormonal au moment du prélèvement, sans valeur prédictive sur sa survenue future.
De plus, les fluctuations hormonales rendent ce dosage parfois peu fiable en périménopause. Les médecins ne le demandent donc que dans des cas particuliers, par exemple pour confirmer une ménopause précoce avant 40 ans ou chez une patiente sans cycles (après une chirurgie gynécologique, etc.).
À quel âge faut-il faire une prise de sang pour la ménopause ?
💡 La ménopause n’exige aucun test à un âge prédéterminé. Il n’y a pas de prise de sang systématique à faire pour la détecter.
Ce changement survient généralement entre 45 et 55 ans (autour de 50 ans en moyenne).
Ainsi, chez les femmes de cet âge qui présentent des signes évocateurs, le diagnostic se fait cliniquement, sans bilan hormonal.
En revanche, si ces symptômes apparaissent de façon bien plus précoce (avant 40-45 ans), un dosage hormonal sera proposé pour confirmer une éventuelle ménopause prématurée. Si vous avez plus de 55 ans et conservez des cycles irréguliers, un dosage peut confirmer la baisse hormonale et diagnostiquer une ménopause tardive.
Quelles hormones sont dosées lors d'un bilan sanguin pour la ménopause ?
💡 Lors d’un bilan hormonal pour la ménopause, on dose principalement les hormones hypophysaires (sécrétées par le cerveau) et les hormones ovariennes.
Hormone folliculo-stimulante (FSH)
La FSH est une hormone hypophysaire qui stimule la croissance des follicules ovariens et la sécrétion d’œstrogènes. En période fertile, son taux varie au cours du cycle (quelques unités par litre).
À la ménopause, le taux de FSH s’élève fortement du fait de l’arrêt du fonctionnement des ovaires. On observe typiquement une FSH > 30 UI/L, pouvant atteindre des valeurs très élevées.
Un tel niveau reflète l’insuffisance ovarienne (les ovaires ne produisent plus d’ovules ni d’hormones), ce qui en fait le marqueur biologique principal de la ménopause.
Hormone lutéinisante (LH)
La LH est l’autre hormone gonadotrope sécrétée par l’hypophyse, responsable du déclenchement de l’ovulation en milieu de cycle. Avant la ménopause, son taux reste bas hors du pic ovulatoire.
Après la ménopause, la LH s’élève durablement en l’absence d’ovulation. On mesure alors des niveaux importants (souvent plusieurs dizaines d’UI/L) chez les femmes ménopausées.
Une LH élevée, surtout si la FSH l’est encore plus, est évocatrice d’une situation de ménopause. Par analogie à la FSH, une LH anormalement forte chez une femme jeune traduit une insuffisance ovarienne précoce.
Œstradiol
L’œstradiol est le principal œstrogène produit par les ovaires en période féconde. Son taux sanguin varie au fil du cycle et dépasse 100 pg/mL au moment de l’ovulation.
Après la ménopause, la production d’estradiol chute drastiquement. Les valeurs tombent sous 20–30 pg/mL. Ce niveau très bas reflète la carence en œstrogènes et explique l’apparition de symptômes de « manque » hormonaux (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, etc.).
Le dosage de l’estradiol, surtout couplé à celui de la FSH, aide donc à confirmer le diagnostic de ménopause.
Autres dosages possibles
En complément, certains examens peuvent être réalisés suivant le contexte. Le dosage de la TSH (hormone thyréotrope) permet d’éliminer un dysfonctionnement de la thyroïde, dont les symptômes peuvent mimer ceux de la ménopause (fatigue, troubles des règles, etc.).
Un bilan lipidique (cholestérol, triglycérides) est souvent conseillé, car la carence en œstrogènes s’accompagne d’une augmentation du risque cardiovasculaire (hausse du « mauvais » cholestérol).
On peut aussi mesurer la densité osseuse (via une ostéodensitométrie) afin de détecter une éventuelle ostéoporose, car la ménopause accélère la perte de masse osseuse.
Comment interpréter les résultats d’une prise de sang ?
Les valeurs hormonales suivantes sont généralement observées, avant et après la ménopause :
| Hormone | Phase folliculaire (début de cycle) |
Pic / Ovulation |
Phase lutéale (seconde moitié) |
Ménopause / post-ménopause |
| FSH | 1,3 – 5,9 mUI/ml | 6,4 – 9,2 mUI/ml | 1,1 – 2,8 mUI/ml | 10 – 37 mUI/ml |
| LH | 0,5 – 5,8 mUI/ml | 16 – 40 mUI/ml | 0,5 – 5,8 mUI/ml | 5 – 27 mUI/ml |
| Œstradiol | 13 – 228 pg/ml | 140 – 300 pg/ml | 50 – 210 pg/ml | 5 – 52 pg/ml |
💡 L’interprétation doit toujours être faite par un médecin en fonction du contexte global.
En périménopause, les taux hormonaux peuvent être très fluctuants d’un cycle à l’autre, pouvant rendre un seul dosage de la ménopause par prise de sang peu significatif.
Est-ce que le test sanguin de ménopause est remboursé ?
En France, le test hormonal de ménopause est remboursé par l’Assurance Maladie s’il est prescrit par un médecin. Ces analyses peuvent coûter cher, mais avec une ordonnance vous n’aurez pas à avancer de frais. Le laboratoire sera réglé directement par l’Assurance Maladie.
En revanche, si vous effectuez ce test sans prescription, il ne sera pas pris en charge (il restera entièrement à votre charge). D’ailleurs, les laboratoires peuvent refuser un dosage hormonal sans suivi médical, car son interprétation est délicate, hors contexte.
Est-il obligatoire de faire ce test hormonal à la ménopause ?
La réalisation d’un bilan sanguin n’est pas obligatoire pour la ménopause. La plupart des femmes n’auront pas besoin de ce test pour confirmer qu’elles sont ménopausées.
Le médecin ne le prescrit qu’en cas de doute ou de situation particulière (ménopause très précoce, absence d’utérus pour constater l’arrêt des règles, diagnostic de la ménopause sous pilule, etc.).
Si vous avez l’âge et les symptômes typiques de la ménopause, nul besoin de prouver biologiquement votre statut. Le diagnostic se fait cliniquement. Ce test reste donc optionnel, à discuter avec votre médecin au cas par cas.
La ménopause est une étape naturelle, mais chaque femme la vit différemment. Si une prise de sang peut parfois éclairer le diagnostic, elle n’est pas toujours indispensable. L’essentiel reste un accompagnement adapté à vos besoins. Et si cette période devenait l’occasion de mieux connaître votre corps et de repenser votre santé au féminin ?
