Les remèdes de grand-mère pour faire monter le lait ont traversé les générations. Utilisées bien avant l’apparition des compléments alimentaires ou des dispositifs médicaux, ces solutions naturelles séduisent encore aujourd’hui de nombreuses mères allaitantes.
Les tisanes, certains aliments dits galactogènes, mais aussi des règles simples liées à l’hygiène de vie font partie de ces remèdes. Ces méthodes peuvent aider à augmenter la production de lait dans certains cas, mais elles doivent être utilisées avec discernement.
Les remèdes de grand-mère les plus connus pour stimuler la lactation
Les tisanes et infusions
Les plantes (ou herbes) sont au cœur de nombreuses traditions d’allaitement. Depuis des siècles, elles sont utilisées pour apaiser, accompagner le post-partum ou favoriser la montée de lait. La tisane pour l'allaitement est l’une des formes les plus répandues de remède naturel.
Préparation classique : une cuillère à café de plante sèche par tasse, infusée 10 minutes dans de l’eau frémissante. Il est recommandé de ne pas dépasser trois tasses par jour sans avis médical.
Les plantes traditionnellement utilisées :
- Fenugrec : l’un des ingrédients les plus utilisés pour relancer la lactation. Il est déconseillé chez les mamans diabétiques.
- Verveine : elle ne stimule pas directement la production de lait, mais elle favorise le calme et la relaxation, utiles pour une bonne lactation.
- Ortie : riche en fer et en minéraux, elle soutient l’organisme fatigué et peut contribuer à une lactation de qualité.
- Moringa : plante tropicale riche en nutriments, est utilisée dans certaines cultures pour enrichir le lait maternel.
- Galéga officinal : utilisé historiquement dans les campagnes françaises, est connu pour son action galactogène. À utiliser avec prudence.
- Shatavari : plante ayurvédique utilisée en Inde pour accompagner la fertilité et l’allaitement.
Pour éviter les surdosages ou les interactions, privilégiez les mélanges prêts à l’emploi achetés en pharmacie, formulés spécifiquement pour l’allaitement.
💡 Le fenouil, longtemps utilisé dans les tisanes pour allaitement, est désormais déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement en raison de la présence de substances pouvant avoir un effet hormonal.
L’Agence Européenne du médicament recommande d’éviter sa consommation sous forme d’infusion ou d’huile essentielle durant cette période.
De même, le chardon marie, l'ortie et l'anis vert étoilé ont longtemps été recommandés et sont aujourd'hui déconseillés par l'OMS ou l'ANSES.
Les aliments à privilégier pour stimuler la lactation
Certains aliments galactogènes sont faciles à intégrer dans une alimentation équilibrée et bénéfiques pour booster la lactation, de manière naturelle.
Voici quelques exemples simples :
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Avoine: source de fer, de fibres et de protéines. Elle apporte de l’énergie et soutient le métabolisme général.
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Idée recette : porridge d’avoine avec lait végétal, fruits frais et graines de chia.
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Idée recette : porridge d’avoine avec lait végétal, fruits frais et graines de chia.
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Amandes: riches en calcium et en bonnes graisses. À consommer nature ou sous forme de lait végétal.
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Astuce : faites tremper les amandes quelques heures pour améliorer leur digestibilité.
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Astuce : faites tremper les amandes quelques heures pour améliorer leur digestibilité.
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Cumin: réputé pour ses propriétés digestives et galactogènes.
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Suggestion : ajoutez du cumin en poudre dans une soupe de légumes ou sur une salade.
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Suggestion : ajoutez du cumin en poudre dans une soupe de légumes ou sur une salade.
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Levure de bière: très riche en vitamines B et en protéines. Elle soutient la vitalité de la mère.
- Utilisation : saupoudrez une cuillère à café sur vos plats, crudités ou purées.
💡 Se nourrir de manière régulière, sans sauter de repas. Fractionner les prises alimentaires peut aider à mieux soutenir votre énergie et votre production lactée.
Une alimentation équilibrée et une bonne hydratation sont la base d'une lactation correcte.
L’hydratation et le repos
Il s’agit du premier conseil à suivre, mais aussi de l’un des plus efficaces. Une mauvaise hydratation ou un manque de repos peuvent entraîner une baisse de production de lait maternel.
- Hydratation : bien boire (1,5 à 2 litres d’eau par jour) est essentiel. Vous pouvez varier avec des bouillons, des jus naturels ou des tisanes douces. Évitez le café et les sodas.
- Repos : la prolactine et l’ocytocine, hormones impliquées dans la lactation, sont influencées par le stress et le sommeil. Dormir dès que possible, notamment pendant les siestes de bébé, peut aider à relancer la lactation.
💡 Conseil pratique : Préparez une grande bouteille d’eau ou de tisane chaque matin et gardez-la à portée de main toute la journée pour rester hydratée sans effort.

Autres astuces naturelles supplémentaires de nos grands-mères pour faire monter le lait
Certaines pratiques simples peuvent favoriser la production de lait. Ces gestes permettent d’optimiser les réflexes physiologiques de lactation.
Le peau à peau
Le contact direct entre la peau du nourrisson et celle de sa mère stimule naturellement la production d’ocytocine. Cette hormone joue un rôle essentiel dans l’éjection du lait et renforce le lien affectif. Le peau à peau est particulièrement utile après une naissance difficile, lors d’une reprise de l’allaitement ou en cas de séparation temporaire.
Installé contre la poitrine nue, le bébé retrouve ses repères sensoriels : chaleur, odeur du corps, rythme cardiaque. C'est également un merveilleux moment de connexion mère-enfant !
La chaleur locale
L’application de chaleur douce sur les seins détend les tissus et favorise l’écoulement du lait. Cette méthode peut aider à stimuler une montée de lait.
Les solutions les plus simples :
- Prendre une douche chaude juste avant la mise au sein ;
- Appliquer une compresse chaude (mais pas trop) sur la poitrine pendant quelques minutes ;
- Utiliser un coussin chauffant adapté.
Il est conseillé d’utiliser la chaleur avec modération, en veillant à ne pas provoquer de brûlures.
Allaiter souvent
La stimulation fréquente des seins par la succion est le signal principal envoyé à l’organisme pour produire davantage de lait. Augmenter la fréquence des tétées permet de favoriser la lactation, en réponse à la demande :
- Proposer le sein toutes les 2 à 3 heures en journée, même si le bébé tète peu ;
- Ne pas attendre les pleurs pour le faire téter : bâillements, mouvements de succion ou agitation sont des signes précoces ;
- Pratiquer des tétées de confort sans contrainte d’horaire, notamment le soir ou la nuit.
Ces gestes simples peuvent suffire à relancer la lactation en douceur, sans recours à des compléments ni techniques médicalisées.
💡 Pensez également à vérifier la position du bébé. Il doit prendre une grande partie du mamelon dans sa bouche.

Au-delà des remèdes de grands-mères : les approches modernes pour favoriser la lactation
Les remèdes traditionnels peuvent offrir un soutien efficace, mais certaines situations nécessitent des solutions complémentaires. Lorsqu’une mère constate une baisse durable de production de lait maternel, ou lorsqu’elle souhaite relancer la lactation après une interruption, les approches modernes peuvent être utiles. Deux méthodes sont particulièrement utilisées : le power pumping et le recours à un masseur de lactation.
Pratiquer le power pumping
Le power pumping (allaitement en tirage intensif fractionné) est une méthode de stimulation intensive visant à imiter un pic de tétées rapprochées, comme cela peut arriver pendant une poussée de croissance. Le but est de relancer la lactation en envoyant un signal fort à l’organisme, indiquant un besoin accru en lait.
Cela nécessite de la régularité et du repos en parallèle pour être efficace.
Un tire-lait double pompage permet de gagner du temps et d’augmenter l’efficacité.
Cette méthode est à utiliser avec parcimonie. Une stimulation trop fréquente ou mal régulée peut entraîner une hyperlactation (production de lait excessive), parfois inconfortable pour la mère et difficile à gérer pour le nourrisson.
Utiliser un masseur de lactation
Les masseurs de lactation sont des dispositifs conçus pour masser les seins, les soulager et améliorer l’écoulement du lait. Ils émettent des vibrations douces qui stimulent les canaux lactifères, réduisent les tensions et facilitent la vidange du sein.
Ils ne remplacent pas la succion naturelle du bébé mais offrent un soutien ponctuel dans les situations délicates.
Précautions et limites des remèdes de grand-mère
Les remèdes de grand-mère pour faire monter le lait peuvent aider à maintenir une lactation correcte. Toutefois, certaines pratiques, même naturelles, ne sont pas dénuées de risques. L’automédication ou l’usage de plantes médicinales mal dosées peuvent parfois provoquer des effets indésirables. Une vigilance s’impose, surtout lorsqu’il s’agit de la santé d’un nourrisson.
Attention à certaines plantes
Toutes les plantes dites galactogènes ne conviennent pas à toutes les mères. Certaines, comme le fenouil, sont désormais déconseillées pendant la grossesse et l’allaitement.
De manière générale, il est recommandé de :
- Ne pas consommer d’infusions concentrées sans avis médical ;
- Bannir l’usage d’huiles essentielles pendant l’allaitement sans supervision professionnelle ;
- Consulter un médecin ou une sage-femme avant de débuter une cure à base de plantes.
Quand consulter ?
Certains signes doivent alerter et justifier un accompagnement médical ou un avis personnalisé:
- Faible prise de poids du bébé malgré des tétées fréquentes ;
- Fatigue maternelle persistante ;
- Douleurs à la mise au sein ;
- Sensation de seins vides ou non stimulés malgré les efforts.
Dans ces cas, un suivi par un pédiatre ou une sage-femme peut permettre d’identifier la cause de la baisse de production de lait maternel et de mettre en place une stratégie adaptée.
La production de lait repose sur de nombreux facteurs : hormonaux, émotionnels, nutritionnels et mécaniques. Les remèdes naturels peuvent accompagner ce processus, mais ne se substituent pas à une évaluation complète de la situation. Lorsque la lactation ne se met pas en place comme prévu, ou qu’elle ralentit de façon marquée, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.
Références :
- https://ansfl.org/infos/infusion-au-fenouil-deconseillee-pendant-la-grossesse-et-lallaitement
- https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/fenouil-foeniculum-vulgare.html
- https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/anis-vert-pimpinella-anisum.html
- https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/ortie-dioique-urtica-dioica.html
- https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/chardon-marie-silybum-marianum.html
- https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2018SA0096.pdf