Baisse de lactation : Les signes à ne pas ignorer et comment les prévenir

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La baisse de lactation est une situation fréquente au cours de l’allaitement, et source d’inquiétude pour de nombreuses mères. Que l’on parle de baisse de lait maternel, de diminution de la production ou de lactation qui ne suit plus le rythme du bébé, les signes peuvent être subtils ou soudains. Certaines pratiques et des ajustements permettent de passer ce cap et de rebooster la lactation.

Quels sont les signes de baisse de lactation ?

Il n’est pas toujours facile de savoir si la quantité de lait produit diminue réellement ou si le bébé traverse simplement un pic de croissance. Voici les signaux à observer chez vous et chez votre enfant.

Signes chez la mère

La maman peut ressentir certains changements qui traduisent une modification de sa production de lait :

  • Seins plus souples ou moins tendus qu’auparavant,
  • Disparition de la montée laiteuse ressentie habituellement,
  • Quantité de lait tirée au tire-lait nettement réduite,
  • Écoulement de lait moins spontané (ou inexistant),
  • Parfois, sensation de canal lactifère bouché sans engorgement réel.

💡 Des seins plus mous ne signifient pas toujours une baisse réelle. C’est parfois simplement que l’allaitement est bien régulé.

Signes chez le bébé

Chez le nourrisson, plusieurs comportements peuvent alerter sur une baisse de lait maternel :

  • Tétées longues, agitées ou frustrées,
  • Bébé qui pleure plus souvent après la tétée,
  • Fréquence des tétées en hausse, sans satisfaction apparente,
  • Diminution du nombre de couches mouillées (moins de 5-6 par jour),
  • Courbe de poids qui stagne ou baisse sur plusieurs jours consécutifs.

💡 Une pesée ponctuelle n’est pas toujours représentative. Il vaut mieux évaluer la prise de poids sur une semaine, en lien avec un professionnel.

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Quelles sont les causes de la baisse de lactation ?

Une baisse de lactation peut avoir plusieurs raisons, souvent combinées. Les identifier permet d'adapter les solutions.

Causes physiologiques ou pathologiques

Une production de lait qui était satisfaisante peut diminuer à cause de changements hormonaux ou de certaines conditions de santé.


Voici les causes physiologiques principales chez la mère allaitante :

  • Changements hormonaux : le retour de couches, une nouvelle grossesse, ou certaines contraceptions hormonales.
  • Maladies passagères : une infection, une fièvre, ou un simple virus.
  • Certaines pathologies chroniques.
  • Prise de certains médicaments.
  • Déshydratation importante ou déficit nutritionnel sévère.

Causes liées au bébé

Parfois, c’est le bébé qui n’arrive pas à stimuler suffisamment la lactation. Cela peut se produire en cas de :

  • Frein de langue ou de lèvre,
  • Troubles de la succion (prématurité, fatigue, tension musculaire),
  • Séparation mère-bébé (hospitalisation, retour précoce au travail, allaitement mixte précoce),
  • Confusion sein/tétine.

Causes psychologiques et émotionnelles

L’état émotionnel de la mère a un impact direct sur sa production lactée.

  • La baisse de lactation et le stress sont souvent liés. Le stress agit sur l’ocytocine, l’hormone de l’éjection du lait.
  • Une fatigue importante freine la lactation.
  • Le baby blues, la dépression post-partum ou un choc émotionnel (deuil, séparation, isolement…) peuvent aussi perturber l’équilibre hormonal.
  • Le sentiment d’échec ou de solitude renforce le cercle vicieux.

Causes liées aux habitudes d’allaitement

La routine d’allaitement influence directement la production de lait. Voici quelques habitudes qui peuvent réduire la lactation :

  • Espacer trop les tétées,
  • Supprimer des tétées la nuit (la prolactine est plus active à ce moment),
  • Donner des biberons de lait artificiel trop tôt ou trop souvent (allaitement mixte),
  • Utiliser fréquemment des tétines qui réduisent le besoin de succion au sein,
  • Mauvaise position du bébé au sein : il tète peu efficacement, ce qui diminue la stimulation des seins.

💡 La lactation fonctionne selon la loi de l’offre et de la demande. Moins le bébé tète, moins le corps produit.

Impact du retour de couches et de la reprise du travail

Deux étapes naturelles peuvent avoir pour effet une baisse de lactation tardive.

  • Retour de couches : ce phénomène est hormonal et souvent temporaire.
  • Reprise du travail : la séparation quotidienne, le stress lié à la nouvelle organisation, et la réduction du nombre de tétées entraînent souvent une baisse de lait maternel.

Anticiper la période avec l’utilisation d'un bon tire-lait comme le Perifit Pump de qualité hospitalière, silencieux et à usage mains-libres peut aider à maintenir la lactation.

Que faire en cas de baisse de lactation ?

Une baisse de lactation peut souvent être corrigée si elle est repérée tôt.

Stimuler la lactation

Le nombre de tétées et leur efficacité sont les leviers les plus puissants et les plus simples pour réactiver la lactation :

  • Allaitez à la demande, y compris la nuit, sans limiter le temps passé au sein.
  • Proposez les deux seins à chaque tétée, en alternant plusieurs fois si besoin.
  • En cas de séparation avec votre bébé ou si la succion est inefficace, utilisez un tire-lait électrique double pompage pour maintenir la stimulation. Le Perifit Pump, discret et mains-libres, est particulièrement adapté si vous reprenez le travail ou manquez de temps. Il peut être utilisé pendant vos activités quotidiennes.
  • Testez le power pumping, une technique efficace pour relancer votre lactation. Il consiste à simuler un pic de demande en tirant votre lait selon un schéma précis et intensif.

Améliorer la position et la succion du bébé

Une succion peu efficace peut conduire à une vidange partielle des seins et donc à une baisse de la production.

  • Assurez-vous que la prise de sein est correcte : bouche grande ouverte, lèvre inférieure retroussée, aréole dans la bouche du bébé (pas que le bout du sein).
  • Variez les positions : certaines facilitent la succion chez les nourrissons qui ont du mal à se positionner.
  • Observez les signes de succion active (mouvements amples de la mâchoire, déglutition audible).
  • Si vous avez un doute (frein de langue, tensions buccales, bébé qui pince ou s’endort au sein), consultez une sage-femme, une puéricultrice  ou un pédiatre.

S’alimenter correctement pour relancer la lactation

L’alimentation ne déclenche pas une montée laiteuse à elle seule, mais une mère épuisée ou carencée peut voir sa production ralentir.

  • Mangez suffisamment, sans sauter de repas. Favorisez une alimentation équilibrée les aliments riches en nutriments : fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, protéines.
  • Pensez à votre hydratation régulière.
  • Évitez l'alcool.
  • Ne suivez pas de régimes restrictifs pendant la période d’allaitement.

Réduire le stress et favoriser le repos

Le stress agit directement sur le réflexe d’éjection du lait via l’hormone ocytocine. Il est donc essentiel de créer un environnement favorable :

  • Déléguez au maximum les tâches ménagères.
  • Allongez-vous avec votre bébé, en peau à peau.
  • Essayez de faire une sieste dans la journée.
  • Respirez profondément, mettez une musique douce : chaque geste compte.

Dans certaines situations, de simples moments de calme peuvent suffire à relancer la lactation.

Envisager des galactogènes

Les galactogènes sont des substances censées stimuler la production du lait, naturelles ou médicamenteuses.


Un remède de grand-mère pour faire monter le lait peut fonctionner. Certains aliments ou plantes galactogènes sont parfois utilisés.


Il existe aussi des médicaments galactogènes, prescrits uniquement sur avis médical.


Évitez l’automédication. Certains produits naturels sont déconseillés. Il est préférable de demander l'avis d'un professionnel avant de les utiliser.

Consulter une consultante en lactation ou une sage-femme

Une consultante en lactation ou une sage-femme peuvent observer une tétée, analyser la succion, vérifier la prise du sein, ajuster vos habitudes. Elles vous aideront à éviter un sevrage non désiré.

En combien de temps peut-on surmonter une baisse de lactation ?

Le temps nécessaire pour relancer une lactation dépend de plusieurs facteurs : l’origine de la baisse, sa durée, les actions mises en place, de la mère et du bébé.


Une baisse passagère peut souvent être corrigée en quelques jours à une semaine. Dès que la stimulation mammaire est augmentée (par des tétées fréquentes ou du power pumping), le corps réagit en produisant davantage de lait.


Certaines situations demandent plus de patience :

  • Baisse liée à une séparation prolongée, à une maladie ou à une fatigue importante : il faut parfois 2 à 3 semaines pour retrouver un bon niveau de production.
  • Baisse installée depuis plusieurs semaines ou suite à l’introduction de compléments artificiels : la relance sera plus progressive.
  • Relactation (après un arrêt partiel ou complet de l’allaitement au sein) : prévoir plusieurs semaines d’accompagnement et de stimulation intensive.

💡 Le facteur clé reste la régularité. Ne vous découragez pas si les résultats ne sont pas immédiats : la lactation s’adapte, mais elle a besoin de constance.

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Est-ce que donner des compléments artificiels affecte la lactation ?

Oui, l’introduction de lait artificiel peut impacter la production de lait maternel.


Chaque biberon diminue la stimulation du sein et envoie au corps le signal qu’il faut produire moins de lait. 


Cela ne veut pas dire qu’il est interdit de compléter si nécessaire. Il est préférable de ne pas le faire avant la mise en place d'une bonne lactation. Tirer son lait à chaque tétée remplacée, aide à maintenir la stimulation.


Un dispositif d’aide à la lactation (DAL) permet de nourrir bébé tout en stimulant le sein.

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Est-ce normal d’avoir une baisse de lactation après le retour de couches ?

Oui, c’est fréquent. Le retour de couches s’accompagne de fluctuations hormonales (baisse de prolactine) qui peuvent entraîner une diminution temporaire de la production de lait.


Cette baisse est généralement passagère et se corrige d’elle-même si l’allaitement reste fréquent et efficace.

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Quels sont les mythes courants autour du manque de lait maternel ?

Plusieurs idées reçues peuvent inquiéter à tort les mères qui veulent allaiter :

  • "Mes seins sont mous, donc je n’ai plus de lait"
    Cela peut être le signe d’une lactation bien régulée. Observez les autres signes pour vérifier que votre production est suffisante.

  • "Mon bébé tète souvent, je ne produis pas assez." 
    La fréquence des tétées ne signifie pas toujours une quantité insuffisante. En phase de croissance ou de grosses chaleurs, votre bébé tète plus.

  • "Certaines femmes ne peuvent pas produire assez de lait."
    C'est vrai, mais rare. Moins de 5 % des femmes ont une insuffisance lactée réelle (souvent liée à des causes médicales comme une hypoplasie mammaire, un déséquilibre hormonal ou une chirurgie).

  • "Je ne tire que peu de lait, donc je n’en ai pas assez." 
    Le tirage ne reflète pas toujours la quantité réellement produite ou consommée par bébé.

En cas de doute, il vaut mieux consulter une professionnelle plutôt que se fier aux mythes.

Une baisse de lactation n’est pas une fatalité. Dans la majorité des cas, elle peut être surmontée en ajustant quelques gestes du quotidien et en redonnant au corps les bons signaux. Allaitement et baisse de lait sont souvent liés à un déséquilibre temporaire, réversible avec un accompagnement adapté. Augmenter la production de lait est souvent possible. Cela peut nécessiter un soutien professionnel. Si vous vous posez des questions, ou si la baisse vous semble durable, n’hésitez pas à consulter une sage-femme, un médecin ou une consultante en lactation. Elles vous guideront, pas à pas, pour éviter la baisse de lactation et retrouver une lactation suffisante et adaptée aux besoins de votre bébé. Si vous choisissez d’arrêter la lactation, volontairement, elles sauront vous conseiller.

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Laurence RUAS
Sage-femme
Titulaire d’un DE de sage-femme, Laurence a exercé pendant 10 ans au sein d’une maternité de niveau 3.

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