L'ablation de l'utérus, la césarienne, ou la chirurgie en cas de prolapsus sont des interventions qui fragilisent les muscles du plancher pelvien et peuvent engendrer des fuites urinaires. Mais ces complications post-chirurgicales ne sont pas définitives pour autant. Les médecins disposent aujourd'hui des solutions efficaces pour limiter les pertes d'urine après une intervention. Elles permettent à la personne de retrouver une qualité de vie optimale. Découvrez ici tout ce qu'il faut connaître sur l'incontinence urinaire post-opératoire.
Quelles sont les interventions médicales à risque qui peuvent entraîner de l'incontinence urinaire chez les femmes ?
Certaines chirurgies du bas ventre sont plus susceptibles que d'autres d'engendrer des complications de type urinaire. Attardons-nous sur les situations les plus fréquentes et les risques urinaires qu'elles présentent.
Hystérectomie
L'hystérectomie consiste à enlever l'utérus. Cette opération peut entraîner :
- Une incontinence urinaire d’effort ;
- Des troubles urinaires mixtes (1).
Les études révèlent que les conséquences urinaires sont plus fréquentes, lorsque le col de l'utérus est enlevé en même temps que l'organe lui-même. Par ailleurs, les modalités opératoires choisies par le chirurgien ont aussi un impact sur la survenue d'une incontinence urinaire. Leur fréquence serait plus importante, lorsque l'acte chirurgical est effectué par le vagin (voie basse).
Chirurgie d'une descente d'organes
Dans le prolapsus génital, les organes du bas ventre ne sont plus soutenus correctement. Ils descendent de leur position originelle. La personne se plaint souvent :
- D'une sensation de boule dans le vagin ;
- D'une difficulté à évacuer les selles ;
- Des douleurs lombaires ou pelviennes ;
- Des rapports intimes douloureux.
La descente d'organes s'accompagne, en plus, dans 50 % des cas, d'une incontinence urinaire. Elle s'explique par la compression de la vessie et l'urètre par les organes distendus (2).
Dans les formes graves de prolapsus chez la femme, les spécialistes préconisent souvent une intervention. Elle permet de soulager les symptômes et de prévenir les éventuelles complications digestives ou urinaires.
Cette intervention, réalisée par voie vaginale, consiste à libérer la vessie et le conduit urétral. Une fois réalisée, beaucoup de femmes voient ainsi leurs anciens symptômes disparaître. Mais en contrepartie, elles développent souvent une incontinence d'effort, car le plancher pelvien reste distendu (2).
Césarienne
Il semble logique de penser qu'après une césarienne, la musculature périnéale reste intacte. L'incision n'est, en effet, pas censée impacter le périnée, comme lors d'un accouchement par voie basse.
Et pourtant, une étude norvégienne a démontré que l'incontinence par urgenturie est fréquente, quelles que soient les modalités de naissance. Ces anomalies de la miction concernent :
- 15,9 % des personnes après une césarienne ;
- 21 % des personnes ayant accouché par voie basse (3).
Chirurgie de la vessie
Une chirurgie de la vessie peut aussi être à l'origine de fuites urinaires chez la femme. L'incision au niveau de la paroi vésicale ou urétrale peut, en effet, toucher les nerfs impliqués dans la continence :
- 35,5 % des personnes développent une incontinence d'effort après une opération d'un diverticule de l'urètre.
- Après une chirurgie de la prostate, environ 20 à 30 % des patient·es développent des problèmes d’incontinence (4).
Chirurgie des fibromes
Un fibrome est une tumeur bénigne de l'utérus qui provoque :
- Des menstruations parfois abondantes ;
- Des ballonnements ou de la constipation ;
- Des dyspareunies (douleur durant les rapports).
La présence d’une telle tumeur peut plus facilement favoriser l’apparition de fuites urinaires, notamment lorsqu’il s’agit d’un fibrôme à la ménopause. Il comprime souvent la vessie et l'urètre. La personne ressent des envies pressantes d'uriner. Avant même l'intervention, elle peut donc avoir des fuites urinaires involontaires.
L'ablation chirurgicale d’un fibrome fait disparaître la compression vésicale. On pourrait donc penser que les problèmes urinaires n'ont plus lieu d'être. Mais, comme dans toute intervention pelvienne, le·la chirurgien·ne peut toucher les nerfs et muscles au moment de l'acte. Cela engendre alors une fragilité temporaire du système urinaire.
Quels sont les causes de l'incontinence urinaire possibles chez la femme après une opération ?
Difficulté à uriner, envie incontrôlable d'aller aux toilettes, incontinence d'effort, etc. Selon l'intervention, les complications sont de différents ordres.
L'affaiblissement du plancher pelvien
Lors d'une intervention dans le petit bassin, les muscles périnéaux sont parfois fragilisés par l'incision en elle-même ou sa suture. En plus, les douleurs empêchent souvent la personne de se mobiliser juste après l'intervention. Elles contribuent au maintien de l'affaiblissement périnéal.
Fort heureusement, la réhabilitation musculaire est tout à fait possible. Lors de la consultation post-opératoire, le·la chirurgien·ne prescrit alors une rééducation périnéale, en complément d'un suivi médical régulier.
Les lésions nerveuses ou musculaires
Le plancher pelvien n'est pas le seul élément à être affaibli lors d'une opération. Les nerfs de la région opérés subissent parfois une altération. Le·la patient·e présente alors une perte de sensation associée à des difficultés à uriner.
Les infections urinaires post-opératoires
Le sondage urinaire est une pratique courante durant ce genre d'intervention. L'utilisation d'une sonde urinaire permet de drainer la vessie, le temps de l'opération. Mais elle favorise la prolifération de bactéries et peut provoquer des infections urinaires ou des cystites. Le·la patient·e présente alors des brûlures à la miction, qui s'accompagne parfois de fièvre.
Pour limiter ce risque, les recommandations de la Haute Autorité de santé préconisent d'effectuer un sondage durant un laps de temps le plus court possible (6).
Un déséquilibre anatomique
Durant une telle intervention, l'utérus et la vessie sont souvent mobilisés. Et l'alignement des structures de soutien peut être modifié. Après le geste chirurgical, les patient·es décrivent parfois une altération de leur statique pelvienne qui peut être responsable de :
- Difficultés à la miction ;
- Fuites lors d'un effort.
Quels sont les différents types d’incontinence urinaire possibles après une opération ?
L'incontinence urinaire peut prendre différentes formes après ce genre de soins chirurgicaux.
L'incontinence urinaire d'effort
Il s'agit de pertes involontaires d'urine déclenchées par un effort. Ce peut être au moment d'une toux, du port d'une charge lourde, et parfois même d'un simple fou rire. On parle alors d'incontinence urinaire d'effort chez la femme (7).
L'incontinence par impériosité
Elle se traduit par un besoin impérieux d'uriner. Concrètement, la personne ne peut se retenir d'aller aux toilettes. Elle a même souvent une perte involontaire d'urine, avant même d'arriver au WC (7).
L'incontinence mixte
L'incontinence mixte combine les signes de l'hyperactivité vésicale chez la femme et ceux de l'impériosité. Elle se caractérise par :
- Des fuites urinaires au moment d'un effort ;
- Des envies pressantes incontrôlables.
Pour information, ce type d'incontinence est le plus répandu en France. Il représente environ 50 % des problèmes liés à la continence (7).
Quel que soit le type de trouble, les fuites urinaires génèrent un inconfort quotidien important. Fort heureusement, il existe aujourd’hui des alternatives pour reprendre le contrôle de ses mictions.
Quels sont les solutions et traitements possibles en cas d'incontinence urinaire après une opération ?
La prise en charge d'une incontinence urinaire après une intervention passe souvent par des exercices pour stopper les fuites urinaires et, si besoin, par d’autres alternatives. Voici celles qui sont recommandées par la Haute Autorité de santé.
La rééducation périnéale en post-opératoire
Les séances de kinésithérapie sont toutes indiquées dans ce cadre. Le kinésithérapeute peut mettre en place un travail postural qui limite la pression sur le périnée. Il propose également différents exercices. Et pour ce faire, le professionnel utilise différents dispositifs médicaux :
- Le biofeedback consiste à introduire une sonde dans le vagin. La personne réalise alors des contractions périnéales volontaires qu'elle visualise sur un écran en temps réel (8). Elle se rend ainsi compte de l'efficacité de ses exercices. En complément, l'usage de la sonde Perifit Care ou Perifit Care + permet de tonifier le périnée, dans le confort de son domicile, en seulement quelques minutes par jour.
- L'électrostimulation pour le périnée est un procédé intéressant pour muscler la zone périnéale. La sonde vaginale envoie des impulsions électriques sur cette zone. Mais à la différence du biofeedback, cette technologie n'est utile que lorsque la personne n'a pas conscience de sa région périnéale (8).
Les traitements médicaux
Lorsque la rééducation ne suffit pas, le médecin traitant prescrit souvent certains traitements médicamenteux :
- Les anticholinergiques sont efficaces en cas d'hyperactivité vésicale ou d'incontinence mixte (8).
- Le traitement œstrogénique local (sous forme d'ovule ou de crème) n'est pas en soi une solution contre les fuites urinaires. Mais il permet de redonner de l'élasticité à la muqueuse vaginale au moment de la ménopause. Il agit ainsi comme un véritable soutien de l'urètre.
Les différentes options chirurgicales
Lorsque les médicaments et la rééducation périnéale ne suffisent pas, plusieurs types d'intervention chirurgicale sont alors envisagés :
- La pose de bandelette soutient l'urètre, tel un hamac .
- Le·la chirurgien·ne peut aussi réduire la compression urétrale, grâce à la mise en place de petits ballons en silicone. Cette solution est souvent adoptée lorsque la pose de bandelette est impossible.
- Le praticien peut également injecter des produits de comblement dans le conduit urétral. Cette injection améliore l'étanchéité du sphincter urinaire (8).
Pour information, la durée d'hospitalisation pour ces 3 interventions reste courte. Elles se pratiquent même souvent en ambulatoire.
Peut-on prévenir l'incontinence urinaire avant une chirurgie ?
Oui. Il est toujours possible d'agir en prévention pour limiter l’apparition de problèmes urinaires après une chirurgie. En première intention, le médecin conseille :
- La pratique d'une activité physique, et notamment du renforcement périnéal ;
- L'adoption d'une alimentation équilibrée (en prévention d'éventuels épisodes de constipation) ;
- Une gestion du poids pour réduire la pression permanente sur le périnée ;
- L'arrêt du tabac, le tabagisme étant un facteur qui favorise l'incontinence urinaire (8).
L'incontinence urinaire est-elle permanente après une chirurgie ?
Non. L’incontinence urinaire peut tout à fait être réversible. Les désagréments s'estompent au fil du temps. Certes, au moment du retour à la maison, les douleurs et fuites peuvent persister. Mais avec un bon suivi médical et des exercices appropriés, il est réellement possible d'améliorer sa continence.
Aujourd'hui, les fuites urinaires après une intervention pelvienne ne sont pas irréversibles. En suivant les préconisations médicales, il est tout à fait possible de retrouver sa tonicité périnéale. En complément, la sonde connectée de Perifit aide à reprendre progressivement le contrôle de ses mictions.
Références :
- Sience Direct- Impact de l’hystérectomie sur l’incontinence urinaire : revue de la littérature
- Publimed-Changes in Stress Urinary Incontinence Symptoms after Pelvic Organ Prolapse Surgery: a Nationwide Cohort Study (FINPOP)
- Publimed-Urinary incontinence after vaginal delivery or cesarean section
- Publimed-The incidence and outcomes of urodynamic stress urinary incontinence in female patients with urethral diverticulum
- Publimed-Fibroid surgery and improvement in bladder symptoms: The FAB study
- HAS-Sondage urinaire
- Ameli-Incontinence urinaire : mécanisme, fréquence et causes
- Ameli-Traitement de l'incontinence urinaire