Fuite urinaire chez la femme pendant un rapport : origines, traitements et prévention

L’incontinence coïtale correspond à des fuites urinaires qui surviennent spécifiquement lors des rapports sexuels. Bien que peu rapportée spontanément, elle toucherait au moins un quart des femmes souffrant d’incontinence urinaire, et certaines ne présenteraient ce symptôme qu’au cours du coït.

Ces fuites peuvent apparaître à différents moments : stimulation, excitation, pénétration, mouvements ou orgasme. Cette problématique, qui peut impacter la vie intime et l’estime de soi, mérite d’être abordée sans tabou pour envisager des solutions adaptées.

Les fuites urinaires pendant les rapports sexuels chez la femme sont principalement causées par l’affaiblissement des muscles du plancher pelvien, souvent lié à la grossesse, l’accouchement, la ménopause ou le vieillissement naturel des tissus de soutien.

L’incontinence d’effort est une cause fréquente des fuites urinaires pendant les rapports sexuels. Elle touche près de 90 % des femmes concernées et se manifeste surtout lors de la pénétration (70 %) ou au moment de l’orgasme (42 %).

Plus l’incontinence à l’effort est sévère, plus le risque de fuites pendant le coït est élevé. Ce phénomène s’explique par une faiblesse du muscle qui ferme l’urètre, rendant plus difficile le contrôle des pertes urinaires pendant l’acte sexuel.

L’hyperactivité vésicale peut également provoquer des fuites urinaires pendant les rapports sexuels, surtout lors de l’orgasme. Environ un tiers des femmes concernées perdent quelques gouttes à ce moment-là, contre seulement 2 % lors de la pénétration.

Ce phénomène est lié à des contractions incontrôlées de la vessie, qui surviennent même sans envie pressante d’uriner. 

Les changements hormonaux après la ménopause jouent un rôle dans l’apparition des fuites urinaires et des troubles sexuels. Chez les femmes ménopausées, 35 % souffrent de fuites par urgenturie et 64 % d’incontinence d’effort.

Si la fuite urinaire chez une jeune femme est souvent liée à des facteurs comme la grossesse, la fuite urinaire à la ménopause s’explique principalement par la baisse des œstrogènes qui peut fragiliser les tissus de la vessie et de l’urètre, favorisant l’incontinence.

L’accouchement, en particulier lorsqu’il y en a eu plusieurs, est un facteur de risque important des fuites urinaires pendant les rapports sexuels. La grossesse et l’accouchement affaiblissent les muscles du périnée et peuvent endommager les nerfs contrôlant la vessie.

Il n’est donc pas rare d’observer une fuite urinaire après l’accouchement, notamment lors d’un effort, d’un éclat de rire ou pendant un rapport sexuel.

Pour traiter et prévenir les fuites urinaires pendant les rapports sexuels, plusieurs approches peuvent être envisagées, chacune adaptée à la cause et à la fréquence des symptômes.

Un périnée tonique est essentiel pour prévenir les fuites urinaires pendant les rapports. La rééducation périnéale, encadrée par un kinésithérapeute ou une sage-femme, donne de bons résultats.

Des exercices contre les fuites urinaires, comme ceux de Kegel, aident à renforcer ces muscles et à améliorer le contrôle de la vessie. Pour compléter ce travail, certaines femmes choisissent d’utiliser des boules de geisha, des cônes vaginaux ou des électrostimulateurs afin de tonifier leur périnée de façon progressive et efficace.

Parfois, une rééducation de la vessie est aussi recommandée pour mieux gérer les envies pressantes et limiter les pertes involontaires.

Uriner juste avant un rapport sexuel peut aider à réduire le risque de fuites urinaires et limiter la sensation gênante d’envie de faire pipi pendant un rapport. Une vessie pleine exerce une pression supplémentaire sur l’urètre, augmentant ainsi le risque de pertes involontaires lors de la pénétration ou de l’orgasme.

Pour plus d’efficacité, il est conseillé d’adopter une bonne position aux toilettes, en penchant légèrement le buste en avant afin de faciliter une vidange complète. Toutefois, mieux vaut éviter d’uriner trop fréquemment pour ne pas habituer la vessie à se vider de manière excessive.

Certains aliments et boissons peuvent irriter la vessie et aggraver les fuites urinaires. La caféine, l’alcool, les sodas et les épices sont connus pour stimuler la vessie et favoriser l’urgence mictionnelle.

De même, une hydratation insuffisante peut rendre l’urine plus concentrée et irritante, augmentant ainsi le risque de contractions involontaires de la vessie. Il est recommandé d’adopter une alimentation équilibrée et de privilégier l’eau pour maintenir un bon confort urinaire.

Bien que cela puisse être source de gêne ou d’anxiété, il est important de se rappeler que ce problème est fréquent et qu’il existe des solutions pour le gérer. La sensation d’avoir envie d’uriner pendant un rapport peut être atténuée en adoptant certaines habitudes, comme vider sa vessie avant l’acte ou choisir des positions qui réduisent la pression sur la vessie.