Calcul âge ménopause : peut-on vraiment prévoir quand elle arrive ?

Il existe un test sanguin qui évalue la quantité de cellules reproductrices en réserve, chez une femme. Il s'agit du dosage de l'AMH.

L'AMH est une hormone sécrétée par les follicules ovariens. Elle permet de connaître le nombre de follicules encore immatures. En effectuant une simple prise de sang, le corps médical peut ainsi estimer l'arrêt probable des règles, et, par conséquent, le début de sa ménopause.

Malgré tout, une étude réalisée en juillet 2024 par des scientifiques de l'Université de Sydney remet en question la fiabilité du dosage de l'AMH. Pour ces chercheurs, le dosage de l'AMH ne permet pas de prédire avec précision l'âge de la ménopause avec précision (1).

Pour information, en France, les gynécologues prescrivent souvent cette prise de sang dans le cadre d'un problème de fertilité. Mais ils ne s'en servent pas forcément pour estimer le calcul de l'âge de la ménopause. 

La ménopause survient entre 45 et 55 ans. Pour être plus précis, l'âge moyen est aux alentours de 50 ans (3). Avant cela, il existe une période de périménopause qui commence vers 47 ans et dure 2 à 4 années. Les différents effets de la ménopause sur le corps se manifestent par les symptômes suivants  : 

• Des irrégularités de cycles menstruels;
• Des bouffées de chaleur ; 
• De la fatigue ;
• Des insomnies ;
• Une prise de poids ;
• Et bien d'autres signes encore.

Mais parfois, la ménopause survient bien avant. 

Chez certaines personnes, les ovaires ne sont plus fonctionnels après l'âge moyen de 40 ans. On parle alors de ménopause précoce ou de IOP (Insuffisance ovarienne prématurée). Le corps médical estime que les fameux 34 symptômes de la ménopause touchent : 

• 0,1 % des personnes jeunes, de moins de 30 ans ; 
• 1 % des individus de moins de 40 ans (4). 

Dans ce cas, le risque de grossesse est, bien évidemment, faible. Mais il peut arriver que l'ovulation se déroule normalement, de temps à autre.

À l'inverse, certaines personnes conservent un taux d'hormones stable après 55 ans. Selon certaines études, elles auraient 2 fois plus de risques de développer un cancer du sein (5). La ménopause tardive est aussi souvent associée au cancer de l'endomètre.

D'autres publications relatent une corrélation entre l'âge avancé de la ménopause et un score cognitif faible de la personne (6).

Intéressons-nous maintenant aux éléments qui peuvent jouer sur l'estimation et le calcul de la ménopause.  

 Existerait-il des paramètres génétiques et héréditaires dans la détermination de l'âge de ménopause ? La réponse est oui, selon les scientifiques. 

Plusieurs publications médicales le confirment. Dans ses recherches, le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism met en évidence des liens entre l’apparition de la ménopause :  

• De mère à fille ;
• De sœur à sœur ;
• De tante à nièce (7).

Les habitudes de vie ont, bien sûr, des conséquences sur la survenue de la ménopause. Selon un article scientifique, les fumeuses sont ménopausées plus tôt (8). Une autre révèle que la consommation d'alcool provoque des ménopauses plus tardives(9).

Côté alimentation, les analyses révèlent qu'un apport riche en fruits, en protéines et légumineuses pourrait retarder la survenue de la ménopause. À l'inverse, un régime alimentaire à forte teneur en graisses saturées accélérerait l'apparition de la périménopause (10). 

L'ablation des ovaires ou de l'utérus est responsable d'un arrêt brutal des règles et d'une ménopause artificielle. Même une hystérectomie avec conservation ovarienne peut engendrer une absence de menstruation (10). D'autres maladies gynécologiques influencent l'apparition de la ménopause :

• Le lupus ; 
• La polyarthrite rhumatoïde ;
• Le syndrome de Turner ;
• Et bien d'autres encore. 

Ces thérapies anticancéreuses provoqueraient aussi une ménopause précoce, dans 30 à 70 % des patient·es en préménopause (12). Ce style de traitement provoque, en effet, une diminution du nombre d'ovocytes.