Fuite urinaire la nuit : les signes à ne pas négliger et les traitements disponibles

La perte d'urine involontaire durant la nuit peut-être due à plusieurs types de troubles.

Dans l'énurésie nocturne, la personne ne se réveille pas. Elle a une miction involontaire durant son sommeil. Ce problème est assez fréquent chez les enfants. Mais il survient aussi chez les adultes qui présentent une vessie hyperactive ou une pollakiurie diurne (1).

L'une des causes de l'incontinence urinaire nocturne est le déficit en hormone antidiurétique (ADH). En temps normal, le corps produit moins d'ADH durant la nuit. Mais il arrive parfois que ce mécanisme soit perturbé et donne lieu à une incontinence nocturne (3).

D'autres facteurs hormonaux sont aussi incriminés dans les pertes d'urines nocturnes. La diminution des œstrogènes, notamment durant la ménopause, impacte le tonus des muscles du plancher pelvien. Ces derniers ne sont plus en mesure de soutenir la fonction vésicale (4).

Enfin, vous le savez peut-être, les fuites urinaires pendant la grossesse sont fréquentes. Et cela de jour, comme de nuit ! L'utérus est de plus en plus volumineux. Il appuie sur la vessie, ce qui réduit sa capacité de stockage. À cela s'ajoute le fait que :

• La production d'urine augmente avec l'accroissement du volume sanguin durant la grossesse.
• Les hormones engendrent un assouplissement de l'urètre qui favorise les pertes urinaires.

Avec l'âge, les sphincters urinaires et le muscle de la vessie, le détrusor, perdent de leur élasticité. La capacité vésicale à contenir l'urine diminue. Le passage aux toilettes pendant la nuit devient alors une nécessité (3).

Les causes médicales de l'incontinence nocturnes sont nombreuses. Certaines maladies sont bien connues des professionnel·le·s de santé :

• La vessie hyperactive ;
• Les infections urinaires ;
• L'hypertrophie bénigne de la prostate ;
• La polyurie nocturne ;
• Le diabète ;
• Les affections d'ordre neurologiques (3).
  
  

Notez aussi que certains médicaments peuvent être responsables de fuites urinaires la nuit, chez la femme, comme chez l'homme :

• Les diurétiques prescrits dans le cadre d'une insuffisance cardiaque ou d'une hypertension ;
• Les anticholinergiques (4).

Qu'il s'agisse de fuites urinaires chez la jeune femme ou chez les personnes plus âgées, d'autres éléments entrent en ligne de compte :

• La consommation de certaines boissons peut irriter la vessie (café, alcool, jus d'agrumes, etc.).
• Certaines pratiques sportives, comme la course à pied, la Zumba, le trampoline sont connues pour fragiliser le périnée. Elles sont plus susceptibles d'engendrer des fuites urinaires la nuit.
• La constipation, la toux ou encore l'obésité sont aussi des éléments aggravants.
• Le corps médical suspecte aussi des anomalies de collagène, notamment dans les incontinences nocturnes chez la femme (2).

Nous l'avons mentionné dans les causes de l'incontinence nocturne, certaines habitudes de vie sont sur le banc des accusés.

Que vous ayez des fuites urinaires à la ménopause ou pour d'autres raisons, les professionnel·le·s de santé vous recommandent de :

• Diminuer la quantité de liquide, au moins 2 heures avant le coucher ;
• Perdre du poids, si l'obésité est la cause de votre incontinence urinaire la nuit ;
• Consulter votre médecin, en cas d'infection urinaire ou de traitement susceptible de provoquer une énurésie nocturne ;
• Revoir votre régime alimentaire pour limiter la constipation ;
• Arrêter le tabac, afin de réduire la toux chronique qui impacte le périnée (6).

Ces recommandations devraient limiter votre incontinence urinaire nocturne. En parallèle, votre médecin a divers traitements de l'énurésie ou de l'incontinence urinaire à vous proposer.

La rééducation du périnée est une alternative très efficace, pour lutter contre incontinence urinaire nocturne chez la femme ou chez l'homme. Selon les indications, elle se pratique chez une sage-femme ou chez un kinésithérapeute.

L'objectif de cette prise en charge ? Il s'agit de tonifier la musculature périnéale, de façon à soutenir l'activité vésicale.

Concrètement, le·la professionnel·le de santé peut employer :

• Une technique manuelle qui consiste à effectuer des contractions périnéales, lors d'un toucher vaginal ;
• Une rééducation périnéale par électrostimulation ;
• Une technique de biofeedback.
  
  

Les deux dernières solutions utilisent une sonde vaginale :

• Dans l'électrostimulation, la sonde envoie des impulsions électriques qui génèrent une contraction périnéale involontaire.
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  La technique du biofeedback, elle, permet à la personne de contracter son périnée volontairement, en réalisant des exercices de Kegel.

Il est aussi possible d'utiliser la sonde pour périnée connectée Perifit, si votre médecin vous l'autorise. Ce dispositif vous aide à muscler son périnée, de n'importe où. Il permet, en effet, de contracter la région périnéale à l'aide d'une sonde vaginale, tout en visualisant les mouvements sur son smartphone grâce à la technologie biofeedback.

En dehors des exercices pour les fuites urinaires, les professionnels de santé ont d’autres thérapeutiques à vous proposer. Elles dépendent du type d'incontinence dont vous souffrez :

• Si vous êtes atteint d'une hyperactivité vésicale ou d'incontinence mixte, le médecin peut vous prescrire des antispasmodiques (6).
• Lorsque la cause de l'incontinence urinaire nocturne chez la femme est la ménopause, il privilégie un traitement à base d'œstrogènes (6).