Vous appréhendez vos rapports sexuels depuis quelque temps ? Vous avez constaté qu’à la ménopause, un rapport douloureux n’est plus aussi exceptionnel qu’avant ? Entre sécheresse vaginale, tensions musculaires ou baisse de libido, les causes peuvent être multiples. Alors, faut-il s’inquiéter ? Est-ce irréversible ? Explorons les raisons de ces douleurs et les solutions pour y remédier.
Pourquoi les rapports peuvent-ils devenir douloureux à la ménopause ?
Chute des œstrogènes
Après la ménopause, la chute naturelle des œstrogènes entraîne plusieurs transformations au niveau de la zone intime. Les parois vaginales deviennent plus fines, moins souples, et la lubrification diminue.
Ces modifications rendent souvent les rapports sexuels inconfortables, voire douloureux. On parle alors de dyspareunie, un terme médical qui désigne la douleur lors du rapport, à la ménopause.
Cette gêne peut s’inscrire dans un ensemble plus large de symptômes appelé syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM), qui touche à la fois les muqueuses vaginales et urinaires.
Chez certaines femmes, cette douleur peut aussi se manifester sous forme de tensions dans le bas-ventre, évoquant une douleur des ovaires à la ménopause.
Sécheresse vaginale
La sécheresse vaginale se manifeste par des sensations de brûlure, des démangeaisons, des picotements et des douleurs pendant ou après les rapports sexuels. Ces symptômes sont souvent liés à une atrophie vaginale, c’est-à-dire un amincissement et une fragilisation des tissus sous l’effet de la baisse des œstrogènes.
Certaines femmes peuvent également éprouver une irritation lors du port de sous-vêtements ou ressentir une gêne en position assise. Ces symptômes peuvent s’accompagner de pertes vaginales, de saignements légers après les rapports et d’infections urinaires récurrentes.
💡 La sécheresse vaginale ne se limite pas à l’intérieur du canal vaginal. La vulve, zone génitale externe, peut également être affectée, entraînant une irritation supplémentaire.
Perte d’élasticité
Avec la ménopause, la baisse des œstrogènes entraîne une diminution de la production de collagène et d’élastine, des protéines essentielles à la souplesse des tissus vaginaux.
Cette perte d’élasticité rend les parois vaginales plus rigides et moins capables de s’étirer lors des rapports sexuels, augmentant ainsi le risque de microfissures et de douleurs pendant la pénétration.
Par ailleurs, la réduction du flux sanguin vers la région pelvienne, également liée à la diminution des œstrogènes, contribue à l’amincissement des tissus et à une lubrification insuffisante. Ces changements peuvent entraîner une sensation de brûlure, de tiraillement ou de sécheresse, rendant les rapports sexuels inconfortables, voire douloureux.
Changements hormonaux et musculaires du périnée
Avec la baisse des œstrogènes, les muscles périnéaux peuvent s’affaiblir, perdre en tonicité et en élasticité.
Cette atrophie musculaire peut entraîner une diminution du soutien des organes pelviens, conduisant à des troubles, tels que l’incontinence urinaire, le prolapsus des organes pelviens et des douleurs pendant les rapports sexuels.
Certaines infections
La diminution des œstrogènes perturbe l’équilibre naturel de la flore vaginale, rendant les muqueuses plus vulnérables aux infections.
Cette altération du microbiote favorise la prolifération de micro-organismes pathogènes, augmentant ainsi le risque de développer une infection vaginale ou une infection urinaire à la ménopause.
Des mycoses vaginales, principalement causées par le champignon Candida albicans, peuvent entraîner des démangeaisons, des brûlures, des pertes blanchâtres et des douleurs lors des rapports sexuels.
La vaginose bactérienne, résultant d’un déséquilibre de la flore bactérienne, se manifeste souvent par des pertes grises malodorantes et une irritation vaginale.
Facteurs psychologiques
Le stress, l’anxiété ou une mauvaise image de soi peuvent amplifier la perception de la douleur. La peur de la douleur peut également entraîner une tension musculaire involontaire, exacerbant l’inconfort lors des rapports.
Ce cercle vicieux peut être renforcé par des pensées négatives, comme la crainte d’être moins désirable ou la honte liée aux changements corporels. Ces sentiments peuvent diminuer l’excitation sexuelle, rendant les rapports moins agréables et plus douloureux.
Quels sont les symptômes associés aux douleurs pendant les rapports à la ménopause ?
Parmi les signes possibles, on retrouve des sensations de brûlure ou des picotements, parfois dès les premiers instants de la pénétration. Ces sensations désagréables peuvent persister après l’acte, s’étendre à l’ensemble de la zone vulvaire et gêner même en dehors des rapports.
À la ménopause, la douleur pendant un rapport devient une expérience plus courante, pour de nombreuses femmes. Certaines ressentent des douleurs aiguës, comme des tiraillements internes, qui évoquent une perte de souplesse du vagin.
La sécheresse vaginale peut s’installer durablement, provoquant irritations, inconfort au quotidien et parfois de petits saignements après les rapports, dus à des microfissures.
Ces signes varient beaucoup d’une femme à l’autre, dans leur nature comme dans leur intensité. Mais ils ont tous un point commun : ils peuvent profondément impacter la vie sexuelle, affective et relationnelle.

Quels sont les impacts psychologiques des rapports sexuels douloureux sur les femmes ménopausées ?
Lorsque la douleur devient récurrente, elle peut rapidement entraîner une appréhension des rapports sexuels. Cette crainte, souvent silencieuse, pousse peu à peu à éviter l’intimité, ce qui fragilise la relation de couple.
Les changements corporels liés à la ménopause, associés à l’inconfort, altèrent aussi l’image de soi. Beaucoup de femmes perdent confiance en leur corps, doutent de leur capacité à ressentir du plaisir et voient leur estime personnelle diminuer.
Progressivement, la peur d’avoir mal prend le dessus, et cela influence directement le désir sexuel à la ménopause, qui tend à s’éteindre ou à devenir plus fragile. Le plaisir recule, l’envie se fait plus rare et une distance peut s’installer dans la relation, surtout si la communication est absente ou maladroite.
Le partenaire, s’il ne comprend pas ce qui se joue, peut se sentir mis à l’écart ou rejeté, ce qui alimente les tensions. La douleur physique devient alors émotionnelle, pouvant affecter la complicité, la confiance et parfois même la stabilité du lien amoureux.

Comment soulager la douleur pendant les rapports sexuels à la ménopause ?
Traitements locaux
Optez pour un lubrifiant à base d’eau ou de silicone. Il réduit la friction, limite les irritations et améliore le confort, sans perturber la flore vaginale.
En dehors des rapports, pensez à appliquer un hydratant vaginal (souvent à base d’acide hyaluronique). Il aide à restaurer l’humidité naturelle du vagin et apaise les sensations de tiraillement.
Si la sécheresse est importante, parlez-en à votre médecin. Des ovules ou crèmes à base d’œstrogènes peuvent restaurer la souplesse et la lubrification des tissus vaginaux, avec peu d’effets secondaires.
Un traitement hormonal substitutif (par patchs, comprimés ou gels) peut améliorer la santé globale de la sphère génitale. Il doit cependant être prescrit après un bilan médical.
Approches naturelles et complémentaires
Commencez par renforcer votre périnée. Une bonne tonicité musculaire peut améliorer le confort intime. Vous pouvez pratiquer des exercices de rééducation chez vous, à l’aide d’une sonde connectée, comme Perifit Care+, qui vous guide pas à pas via une application ludique et intuitive.
Pensez aussi au massage du périnée, que vous pouvez effectuer régulièrement pour assouplir les tissus et stimuler la circulation sanguine. Cela favorise une meilleure lubrification et limite les sensations de tiraillement.
Pour compléter, intégrez des exercices de yoga pour le périnée à votre routine. Ces postures douces permettent de tonifier en profondeur tout en favorisant la détente musculaire. Vous pouvez également pratiquer un exercice de relaxation périnéale, utile pour relâcher les tensions accumulées dans cette zone sensible et souvent contractée en cas de douleur.
Certaines plantes riches en phytoestrogènes, comme le trèfle rouge ou le soja, peuvent contribuer à réduire les effets de la baisse hormonale. Avant de commencer une cure, parlez-en avec un professionnel de santé.
Hygiène intime adaptée
Privilégiez des produits lavants doux, sans parfum ni savon agressif, spécialement formulés pour la zone intime. Leur pH, adapté à la muqueuse vaginale, permet de ne pas altérer les défenses naturelles déjà fragilisées par la baisse des œstrogènes. Évitez les gels douche classiques, souvent trop détergents pour cette zone délicate.
Renoncez également aux douches vaginales, qui déséquilibrent la flore et augmentent le risque d’irritations, voire d’infections.
Portez de préférence des sous-vêtements en coton, respirants, et évitez les matières synthétiques qui retiennent l’humidité et favorisent l’inconfort. Privilégiez aussi des vêtements amples pour ne pas comprimer la zone vulvaire.
Changez de protection intime régulièrement, surtout en cas de pertes ou de fuites urinaires. Et si vous utilisez des protège-slips au quotidien, optez pour des modèles sans plastique et non parfumés.
Ajustement du mode de vie
Allonger les préliminaires permet à votre corps de mieux se préparer à l’intimité. L’excitation sexuelle stimule la lubrification naturelle et aide à détendre les muscles vaginaux, réduisant ainsi les sensations d’inconfort. N’hésitez pas à explorer d’autres formes de plaisir, sans vous focaliser sur la pénétration. Cela peut enrichir vos moments à deux, tout en respectant votre rythme et vos envies.
Il est tout aussi important de ne pas garder pour vous vos doutes ou vos douleurs. Exprimez ce que vous ressentez, ce qui vous gêne ou vous soulagerait. En ouvrant le dialogue avec votre partenaire, vous préservez votre complicité et trouvez ensemble des gestes plus adaptés à vos besoins.
Si malgré tout, la gêne persiste ou si vous sentez une baisse de désir, un accompagnement professionnel peut vous aider à y voir plus clair. Un sexologue ou un thérapeute spécialisé peut vous aider à comprendre ce qui freine votre épanouissement sexuel, à dépasser les appréhensions, et à rétablir une relation positive avec votre corps.
La ménopause peut transformer la sexualité, mais elle ne signe pas la fin du plaisir. Des solutions existent pour apaiser les douleurs et retrouver une vie intime épanouie. N’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé, un accompagnement adapté peut vraiment changer les choses.